Des initiatives d’entraide et de soutien aux réfugiés et aux migrants, victimes des conflits

 

À la défense des droits humains au Mexique

P. AlejandroPère Alejandro Solalinde, défenseur des droits humains des personnes réfugiées et migrantes, habite dans l’auberge « Hermanos en el camino » (Frères sur le chemin) pour les personnes migrantes qui traversent le Mexique.

Chaque année, des milliers de migrants sans papiers traversent le Mexique pour se rendre aux États-Unis. Des milliers d’entre eux échoueront, victimes d’enlèvements, de violences, y compris sexuelles, d’extorsion de fonds, commis le plus souvent par des bandes criminelles.

Malgré les nombreuses menaces de mort qu’il a reçues, ce prêtre catholique âgé de plus de 65 ans élève la voix quotidiennement pour dénoncer toutes les atrocités que subissent les personnes migrantes jour après jour dans son pays, mais son travail ne s’arrête pas là-dessus, car il dénonce aussi d’autres injustices : les disparitions au Mexique, les liens du gouvernement avec le crime organisé, les violations dont les femmes sont victimes, etc.

http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Refugies-et-migrants/Actualites/Mexique-Alejandro-Solalinde-1285/ présente une courte biographie du P. Alejandro

«Las Patronas»: ces Mexicaines qui redonnent espoir aux sans-papiers

Patronas-02Connues et redoutées pour leur assistance aux migrants qui traversent le Mexique en route vers les États-Unis, 14 femmes se sont donné pour mission de leur offrir un peu de nourriture au passage du train qu’on appelle le train « La Bête » ou « Train de la mort ». Leur action depuis le petit village de Veracruz est mieux connue grâce à la réalisatrice française Aude Chevalier-Beaumel, auteure du court-métrage «Protégeme» sur le quotidien de ces Mexicaines.

Depuis 1995, ces Patronas « collectent chaque jour des aliments auprès des organisations, des supermarchés, des particuliers, ou des commerçants. Elles passent des heures à verser de l’eau dans des bouteilles d’eau recyclées ainsi qu’à cuisiner du riz aux légumes, qu’elles répartiront ensuite dans des petits sachets en plastiques individuels. Dès qu’elles entendent le train s’approcher, les Patronas se dirigent alors rapidement vers la voie. S’ensuit alors un lancer maîtrisé de sachets et de bouteilles d’eau destinés aux sans-papiers qui les attrapent au vol.

Un couple maintenant octogénaire est à l’origine de cette initiative. Leurs filles aidées des cousines et des voisines ont pris le relais. Qu’est-ce qui les tient en haleine? La réalisatrice explique ainsi leur persévérance : « La plupart ont perdu leur mari. Ils sont morts ou sont partis… En se regroupant et en venant en aide aux migrants elles surpassent leurs problèmes personnels ».

En savoir plus sur http://www.jolpress.com/las-patronas-mexique-femmes-espoir-migrants-sans-papiers-article-823055.html#kAJ2UWjMdTuo2PYe.99/ offre une vidéo en espagnol.

Maya ROSTAM

RostamMaya_paixMaya Rostam, enfant réfugiée (Syrie), est découverte dans les ateliers de photo que le photographe iranien Reza a décidé de créer en visitant le camp de réfugiés de Kawergosk. « J’ai toujours communiqué par l’image et les mots, ce mélange nous aide à mieux comprendre ces valeurs humaines que nous partageons. Pour cette exposition RÊVE D’HUMANITÉ (Paris, octobre 2015), j’ai voulu mettre en avant sept mots qui font partie des valeurs de notre Humanité, en voici un. »

Les camps de réfugiés, c’est un « pays » que le photographe iranien connaît. C’est une souffrance qu’il a croisée à de nombreuses reprises, et qu’il photographie depuis longtemps…

Si Reza sait capter si précisément le désespoir des hommes, c’est peut-être parce qu’il a lui-même vécu la blessure de l’exil dans sa propre chair. Depuis qu’il a dû quitter l’Iran en 1981, Reza photographie inlassablement les guerres et les souffrances qu’elles engendrent. Celui qui est devenu l’un des reporters-photographes les plus reconnus sur la scène internationale témoigne depuis plus de trente-cinq ans de la situation des réfugiés à travers le monde. Son travail photographique, et son engagement humanitaire, ont été distingués à maintes reprises.

Dans ce camp tout juste installé, Reza est venu avec une idée : celle d’initier des enfants à la photographie. Il a donc organisé un atelier itinérant, tout en arpentant les allées du camp de Kawergosk pour son portfolio.

Récit du photographe Reza à propos de Maya Rostam: Les chaussures gelées de Maya

« Elle est là, devant la tente.
Elle impose de sa patiente et silencieuse présence. La nouvelle est arrivée à elle. Au deuxième jour des cours de photographies, je la remarque. C’est la première arrivée. Elle observe, écoute, à l’écart du petit groupe des dix jeunes élèves. Pendant deux jours, Maya Rostam, 12 ans, ne nous quitte pas. C’est la dernière partie en fin de journée, quand la nuit froide tombe sur le camp et que tout le monde s’en va retrouver le semblant d’un foyer sous une tente, les uns blottis contre les autres.

À la fin du deuxième jour, je m’approche d’elle et l’interroge sur sa présence, sur sa constance. Elle raconte, les bruits de la guerre, la longue route brûlante de l’exode, le soleil qui tance les rescapés, la fatigue de la fuite.

Et puis, le camp, ses tentes alignées, et le répit quand les siens croient encore à une nouvelle vie. Les jours passent, et les mois aussi. Un immense sentiment d’ennui l’envahit chaque jour, le sentiment d’étouffer dans ce qui n’est qu’une survie.
Je lui demande le pourquoi de sa présence, et sa réponse me rappelle les raisons qui m’ont poussé, alors enfant de Tabriz, à la photographie. Maya Rostam dit :

Je veux apprendre la photographie parce que je crois que comme ça, tout le monde pourra voir ce que je sens, et ce nous vivons.

Alors, je vais acheter d’autres appareils pour agrandir le cours, car comme Maya, d’autres nous suivent avec la même ardeur. Et le soir venu, elle part avec un appareil. Sa mission ? Photographier la nuit. J’ajoute que je verrai ses images et que si elles sont bonnes, elle intègrera le cours.

Maya serre comme un trésor son appareil et court dans la nuit, au milieu des rangées de tentes, sans que l’on ait eu le temps de noter toutes les informations la concernant. Mais le lendemain matin, Maya n’est pas là. Je m’inquiète, me renseigne. Personne ne connaît sa tente. Je reste confiant.

Le cours a commencé. Maya apparaît, s’avance timidement, gênée, terriblement gênée.

RostamMaya_chaussures gelées_RezaJe l’interroge sur son retard. Elle ne dit mot et baisse la tête. Je suis accaparé par d’autres élèves, mais je répète la question : pourquoi es-tu en retard ? Sans un mot, elle tend son appareil vers moi et me montre cette photographie. Elle ajoute d’une voix presqu’inaudible : ’mes chaussures étaient gelées. J’ai dû attendre pour les mettre’.

Je n’ai jamais été autant bouleversé devant la force symbolique d’une image.

Aujourd’hui, Maya Rostam, 12 ans, enfant réfugiée syrienne dans le camp de Kawargosk en Irak, est une des meilleures élèves. Elle est devenue le visual story teller de sa propre histoire. »

Nomination proposée par

Marie-Hélène Carette
Québec
2015-10-02

Pour aller plus loin:

Découvrez l’exploration de Reza dans l’émission « Œil pour Œil » qui lui a été consacrée : http://info.arte.tv/fr/loeil-de-reza-photographe#sthash.35wZMwTv.dpuf

Les ateliers Reza existent à cause de l’histoire de Maya, 9 ans :

https://fr-fr.facebook.com/Rezaphotojournalist/photos/a.340882925986904.76241.331978343544029/572817156126812/?typé/

Voix d’exil: les enfants photographes du camp de réfugiés de Kawergosk : http://www.bfmtv.com/diaporama/voix-d-exil-les-enfants-photographes-du-camp-de-refugies-de-kawergosk-2565/raconter-le s-photos-11/

L’atelier photo des enfants de Kawergosk | ARTE Info :
http://info.arte.tv/fr/latelier-photo-des-enfants-de-kawergosk

http://info.arte.tv/fr/loeil-de-reza-photographe#sthash.35wZMwTv.dpuf

Rêve d’Humanité, une fresque photographique de Reza avec Ali Bin Thalith et des enfants réfugiés syriens : http://www.paris.fr/actualites/reza-expose-son-reve-d-humanite-sur-les-quais-de-seine-2827

Personnes handicapées en action
dans les camps de réfugiés

iraq_dohuk_sdr_domiz_2_007_1280x720Imaginez un réseau de seize réfugiés qui participe activement à la mise en œuvre d’activités d’entraide et de sensibilisation dans les camps de réfugiés syriens au Kurdistan où se trouvent des personnes handicapées. Celles-ci manquent de secours, risquent d’être délaissées. Il s’agit de soutenir leur capacité à exprimer leurs besoins et à jouer un rôle actif dans l’identification des besoins et le repérage des services d’aide humanitaire.

Le projet « Renforcement des capacités des personnes handicapées et blessées au sein de la population syrienne affectée par la crise » a été lancé par Handicap international en 2013. L’Initiative vise à faire émerger au sein de la population syrienne réfugiée dans les pays voisins de la Syrie, des représentants, groupes informels ou individus, œuvrant pour le respect et la promotion des droits des personnes handicapées, mais aussi, pour une prise en charge adaptée des personnes handicapées et blessées au sein des services d’aide internationale et locale.

http://www.handicap-international.fr/actualites/nous-faisons-entendre-voix-plus-vulnerables

Fêter Noël avec des réfugiés en Jordanie

151216_cr0e0_famille-mclean_sn635Une famille de l’arrondissement Lennoxville de Sherbrooke se prépare à vivre un Noël dont elle se souviendra longtemps. Les McLean quitteront le Canada jeudi pour se rendre à Amman, en Jordanie où ils iront passer le temps des Fêtes avec une famille de réfugiés irakiens qu’ils souhaitent parrainer.

Avec l’organisme Canadian Global Response, les McLean fêteront Noël avec des réfugiés privés de travail, dont les enfants ne peuvent aller à l’école.

Ce n’est pas la première fois que la famille de Sherbrooke se rend à l’étranger à Noël pour donner à des moins bien nantis. Ils sont déjà allés en Haïti, au Rwanda et au Népal. Des expériences inoubliables, comme ce 25 décembre passé dans un bidonville de Kingston en Jamaïque.

« Ç’a été notre meilleur voyage. On a décidé de le faire encore cette année. Pas de Noël, pas de cadeau pour nous. Nous donnerons notre Noël à cette famille. C’est une richesse que tu ne peux pas obtenir d’une autre façon. » — Paul McLean
151216_mf54g_famille-barbar4_sn635Si la famille McLean se rend en Jordanie avec des cadeaux dans ses bagages, elle espère revenir avec une autre famille à ses côtés, la famille Barbar, parrainée depuis août dernier par l’église Hope Community.

Des réfugiés oublient la guerre, le temps de fêter Noël

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Le père Noël a devancé sa distribution de cadeaux de Noël afin de souhaiter la bienvenue
à une soixantaine de réfugiés syriens et irakiens, à Montréal.

Ils ont fui leur pays avec seulement quelques papiers en poche, ils ont vécu dans des camps et ils ont le coeur gros d’avoir laissé de la famille derrière. Mais samedi soir, une soixantaine de réfugiés syriens et irakiens ont laissé leurs soucis à la maison le temps de fêter Noël.

Les comédiens Chadi Alhelou et Stéphane Brulotte, fondateurs de l’organisme Je veux jouer, étaient tout sourire. Ce sont eux qui ont organisé cette soirée pour souhaiter la bienvenue aux réfugiés. Même le père Noël s’était déplacé pour l’occasion.

« Par le jeu, on veut aider les enfants à oublier la guerre », affirme Stéphane Brulotte.

Le coeur était effectivement à la fête et personne n’avait spécialement envie de ressasser les traumatismes de la guerre ou de parler des défis que peut représenter la vie dans un nouveau pays.

La Fondation Je veux jouer recueillait aussi des vêtements et des dons en argent. Une deuxième fête aura lieu le 13 février 2016 afin d’accueillir les prochaines familles. Samar, Sarah et Jamil ainsi que la Fondation Je veux jouer continuent de récolter les jouets et les dons en argent.

http://www.lapresse.ca/actualites/201512/20/01-4933073-des-refugies-oublient-la-guerre-le-temps-de-feter-noel.php

On loue des logements.
Peut-on en louer un à une famille de réfugiés?

Comme beaucoup d’entre vous, la Coop Le 400 Riel s’est sentie interpellée par le sort des Syriens. Le Conseil d’administration a décidé de consulter les membres, en Assemblée générale, pour solliciter les idées.

CoopAlors, on en a discuté ce matin pour savoir comment notre communauté pouvait aider. Et on a demandé à un voisin de témoigner de son vécu, en tant qu’ancien réfugié de l’Est de l’Europe. Et deux autres voisins ont parlé à leur tour de leur vécu. On pouvait entendre une mouche voler tant c’était le silence, tant nous étions attentifs. Ce fut un moment émouvant, franchement.
«Depuis des siècles, c’est la guerre dans mon pays. Il n’y a pas une génération depuis 500 ans, qui n’a pas connu la guerre dans mon pays. Tout le monde a des proches morts tués par la guerre chez moi. J’étais avocat, je gagnais bien ma vie et en 48 heures, j’ai tout perdu; je devais décider si je devenais soldat ou réfugié.»
La Syrie est détruite par la guerre, au coeur d’un conflit qui implique la Russie, l’occident, le régime syrien lui-même et des rebelles. Les civils tentent de s’en sortir autant que faire se peut.
Alors, la Coop va se retrousser les manches et on va rendre un logement disponible pour une famille de réfugiés. Et on va réagir en communauté pour permettre à une famille de vivre dans la paix, dans l’entraide, et avec de l’intimité, pour se remettre de leur terrible épreuve.
Nos principes coopératifs, on va les appliquer. Et on en était tous très fiers ce matin.

https://www.facebook.com/raphael.dery.9

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Encourageons les initiatives pour la paix!

Écrire sur le site quelques mots à propos de l’initiative sous forme de commentaire au bas de la page ou envoyez votre message à :
contact@prixpublicpaix.org..

Les initiatives qui recevront  suffisamment d’appuis, sous forme de commentaires (totalisant une centaine de lignes de texte), seront automatiquement nominées  au Prix du Public pour la Paix (Lire les détails).

https://prixpublicpaix.org/

 

Une réflexion sur “Des initiatives d’entraide et de soutien aux réfugiés et aux migrants, victimes des conflits

  1. Merci beaucoup au Prix du Public pour la paix pour nous faire valoriser ceux qui travaillent pour les réfugiés comme las Patronas. Merci pour nous montrer qu’il y a des gens qui sont prêtes à aider ceux qui sont dans le besoin et qui ont tout perdu tout abandonné derrière d’eux, amis… famille…

    Ceci m’a rappelé que moi-même je me suis réfugiée au Canada 34 ans en arrière et que grâce à l’aide d’une soeur d’église que moi et celui qui était mon mari nous avons pu en parti rester ici au pays. C’est trop facile avec les pas des ans et le confort oublier qui nous sommes et d’où ou nos parents viennent (venons). Merci.

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