Victimes d’attaques à l’acide, elles reprennent
une vie normale au Sheroes’ Hangout
À Agra, en Inde, le café Sheroes’ Hangout est un établissement particulier: les employées de ce café fondé en 2013 sont toutes des jeunes femmes qui ont été victimes d’attaques à l’acide. Elles présentent toutes d’importantes cicatrices sur le visage, des stigmates de leur agression qui leur compliquent la vie. Il est très difficile pour ces victimes de retrouver du travail et une vie sociale, elles sont parfois rejetées par leurs familles. Alok Dixit, qui travaille pour l’ONG Stop Acid Attacks, les aide au quotidien dans la gestion du café, où les clients peuvent aussi lire, apprendre à communiquer par les médias sociaux, ou être tatoués au mehndi, une encre éphémère.
http://www.sheroeshangout.com/
http://www.stopacidattacks.org/
http://www.acidviolence.org/
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Des jeunes combattent le stress par la méditation
Les jeunes inscrits à l’école Visitacion Valley, dans la région de San Francisco (États-Unis), vivent dans un environnement violent. Un jour, ils ont trouvé six cadavres jetés dans la cour de l’école. Des batailles éclatent tous les jours. En classe, les jeunes ont de la difficulté à se concentrer. Pour combattre le stress les enseignants ont introduit deux périodes de méditation de 15 minutes, en classe, selon une méthode appelée « Quiet Time ». Ils ont commencé lentement avec les élèves de 11-13 ans. Parfois tous les élèves de l’école méditent ensemble lors d’un grand rassemblement.
Les premiers résultats sont encourageants : les suspensions pour inconduites ont baissé de 45 %; l’assiduité à l’école a augmenté à 98 %; au moins 20% des élèves ont été acceptés à l’école secondaire Lowell réputée pour ses exigences académiques – il y en avait à peine un ou deux par année auparavant. Les jeunes continuent de rencontrer les mêmes facteurs de stress dans leur milieu mais ils ont appris à régler les problèmes par la parole plutôt que par la force physique. Un sondage réalisé auprès des élèves de l’ensemble de la région a révélé que les jeunes de Visitacion Valley sont les plus heureux de tout San Francisco.
On n’implante pas un programme de méditation sans réunir certaines conditions : tout le personnel de l’école a suivi une formation en méditation transcendantale; on a dû obtenir des fonds d’une organisation privée pour payer les dépenses du programme ($285,000 US par année); et on applique la méthode à un groupe restreint d’élèves. Et on a dû allonger la journée de 30 minutes. Mais il vaut la peine d’aider à temps des jeunes aux prises avec un grand stress.
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Partager sa maison et son bonheur
Il y a cinq ans, Pascal se retrouvait seul en appartement après le départ de son colocataire. C’est à ce moment qu’il a été approché par la famille Deslauriers, qui le connaissait de longue date. «Pascal est bien capable de s’occuper de lui-même et de faire tout, mais il n’aime vraiment pas être seul. C’est entre autres ce que le programme foyers-partage apporte», ajoute Mme Cayer-Deslauriers.
Pascal participe à diverses activités familiales, se rend au travail chaque matin sur une ferme où il s’occupe en particulier du poulailler. Il aime le camping et pratique des sports.
Le programme de foyers-partage s’adresse aux adultes ayant une déficience intellectuelle et/ou des besoins particuliers. Il les aide à trouver un placement permanent dans une famille afin de leur offrir des soins, du soutien et de la sécurité, tout en leur permettant d’intégrer harmonieusement la communauté et de s’épanouir.
Chaque année, Valoris pour enfants et adultes de Prescott-Russell, en Ontario, lance un appel aux gens qui aimeraient accueillir des personnes ayant une déficience à travers une campagne de recrutement de foyers-partage qui se déroule cette année sous le thème «Le bonheur, ça se partage».
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Avec les sans-abri, au Japon et au Québec
«Revenu au Québec en 2008, après 38 ans au Japon et en Indonésie, j’avais le goût de m’impliquer auprès de personnes en situation d’itinérance. Pendant 10 ans, j’ai fait partie d’un groupe au Japon engagé dans la visite des sans-logis de la rue. Comme j’étais directement en contact avec eux, ça m’a rendu plus conscient de leur réalité. Vous savez, ces hommes sans-abri, j’avais et j’ai toujours le goût de les rencontrer, d’entendre leur histoire – quand ils arrivent à la raconter -, de les écouter et de tenter d’accueillir leurs misères», raconte Raymond Desrochers dans le numéro de décembre de Missions étrangères.
Il y a sept ans, le 24 décembre 2008, il a donné un peu de son temps à la Maison du Père, lors du traditionnel souper de Noël. «Je n’oublierai jamais cette première fois! Le soir du 24 décembre, nous étions une cinquantaine de bénévoles et tout le personnel régulier des cuisines. Durant la soirée, nous avons servi 350 personnes, assises aux tables bien décorées et abondamment garnies.» Depuis cette veille de Noël, chaque vendredi, Raymond Desrochers se rend à la Maison du père.
Rédigé par François Gloutnay à 00:30
Novelles de l’AMéCO, 24 décembre 2015
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Former des leaders pour la paix en Haïti
« Ce 12 septembre 2015, nous venons de vivre trois journées de formation de Secouristes pour la Paix, à Corail, près de Port au Prince. Nous sommes en ’Caravane pour la Paix!’ auprès de 27 leaders, appartenant à différents groupes … des personnes qui veulent en aider d’autres et mobiliser la communauté.[1] »
Cette initiative en Haïti fait partie du projet d’anciennes étudiantes de l’Institut de formation humaine intégrale de Montréal qui veulent répondre de façon concertée, et à partir de leur formation, aux besoins du pays. Depuis 1995, l’IFHIM a initié un cheminement pour que des personnes décident de vivre l’universalité de l’amour, ce qui est essentiel pour la construction de la paix. Cette découverte a permis de conceptualiser progressivement un processus de formation[2] qui permet aux personnes de devenir des Bâtisseurs de Ponts pour la Paix ou des Secouristes pour la Paix. Expérimenté au Rwanda et dans plusieurs pays, ce processus rejoint un besoin criant de paix dans le contexte actuel d’Haïti. En janvier 2015, le groupe Ibakwe, réseau d’anciens étudiants de l’IFHIM au Rwanda et Lauréat du Prix du Public pour la paix dans la catégorie « groupe solidaire pour la paix » avait partagé son expérience[3].
Le réseau d’Haïti apporte une précieuse contribution pour la paix à son peuple. En voici un écho…
Corail est une zone habitée depuis le séisme de 2010. La plupart des habitants sont des victimes du tremblement de terre. C’est aussi une zone particulièrement touchée par la violence. Les participants à la session sont motivés par un profond désir de paix.
Pendant ces trois jours, les participants ont pu relire leurs décisions et faire des découvertes importantes. Ils se sont vus dans des expériences où ils ont posé des gestes pour la paix. Ils ont découvert l’impact négatif de la colère dans leur personne. Ils ont identifié les signes de cette colère et, surtout, ont trouvé des moyens pour la gérer. Ayant appris à faire la paix dans leur corps, ils ont eu à cœur de partager cette découverte à leurs proches. Ils ont vu aussi plus clairement les liens entre cette colère et la violence qu’ils côtoient. Mais ils ont aussi partagé des expériences où ils choisissent de vivre l’amour. Ils ont vu ce que cela changeait dans leur personne et pour l’entourage. C’est donc avec joie qu’ils ont accueilli cette formation et qu’ils désirent la partager.
Les membres du Réseau poursuivent leur engagement à travers le pays pour multiplier les semences de paix. Au cours de l’année 2014-2015, 1123 personnes ont été rejointes dans 36 sessions et formations différentes.
Voici quelques échos recueillis au fil des sessions.
Un jeune universitaire à Port-au-Prince :
Je peux dire que je suis différent maintenant, par rapport à ma personnalité et mon caractère. Avant, j’étais quelqu’un à fleur de peau. Tout m’énervait. Je ne faisais pas de concessions quand quelqu’un de mon entourage commettait un manque d’égard envers moi. Maintenant, j’ai acquis la capacité de mieux gérer mes énergies, mes émotions et mon être.
À Montagne Lavoute, un groupe de parents:
- Avant la formation, je traitais les enfants comme des esclaves. Mais après, je peux m’assoir et dialoguer avec eux.
- Pendant que je lève ma main pour frapper mon enfant, je me suis rappelée de la formation et ma main est restée en l’air.
- Au retour de la formation, j’ai trouvé à la maison une personne que je ne voulais pas voir chez moi. Je sentais que ma colère commençait à monter. C’est alors que j’ai mis en pratique les moyens appris à la formation. J’ai changé mon regard vis-à-vis de cette personne. Je l’ai accueillie.
Élisabeth Michaëly, SSCH
IFHIM
2015-12-22
[1] Extrait des témoignages de Denise Lauture et Izabete Dal Farra, 12 septembre 2015.
[2] Marie-Marcelle Desmarais. « Un urgent besoin de bâtisseurs de paix dans tous les coins du monde », Le Magazine de la personne, Montréal, IFHIM, vol. 3, no 1 (mai 2002), p. 16 à 22.
[3] Association IBAKWE [https://prixpublicpaix.org/association-ibakwe-au-rwanda]
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Trudeau demande pardon aux autochtones
au nom de l’État
Le premier ministre Justin Trudeau a solennellement demandé pardon aux autochtones au nom de l’État fédéral, qui a enrôlé de force pendant des décennies des dizaines de milliers d’entre eux dans des pensionnats où ils ont été victimes de sévices.
M. Trudeau a présenté ses excuses à d’anciens élèves de ces pensionnats et à des chefs autochtones lors d’une cérémonie empreinte d’émotion organisée à Ottawa à l’occasion de la publication du rapport final de la commission qui a enquêté sur ces écoles.
«Le gouvernement du Canada présente ses excuses les plus sincères aux peuples autochtones pour avoir si profondément manqué à son devoir envers eux, et leur demande pardon», a-t-il déclaré sous les applaudissements de la foule.
M. Trudeau s’est engagé à donner suite aux 94 «appels à l’action» lancés par la Commission de vérité et réconciliation qui a recueilli pendant six ans près de 7000 témoignages d’anciens élèves.
«Vous avez pendant trop longtemps porté sur vos épaules le fardeau de cette expérience», a-t-il dit. «Ce fardeau nous appartient en tant que gouvernement et en tant que pays».
«Désormais, l’un de nos objectifs (…) est d’accepter pleinement nos responsabilités – et nos échecs – comme gouvernement et comme pays».
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Le Mea Culpa d’une Présidente
Catherine Samba-Panza : « Je confesse tout le mal qui a été fait en Centrafrique et je demande pardon. » Ce sont les mots de la Présidente de transition lorsqu’elle a accueilli le pape François, le 29 novembre 2015.
« Nous avons absolument besoin de ce pardon à l’occasion de votre visite simplement parce que les dernières évolutions de la crise dans notre pays sont apparues comme des abominations commises au nom de la religion par des gens qui se disent des croyants.
Nous avons besoin de ce pardon pour reprendre le chemin d’une nouvelle spiritualité plus vivante, accueillante et concrète parce que fondée sur l’amour vrai qui contribue à la réalisation et à l’affirmation de notre humanité. »
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Les regards se tournent vers la Finlande
qui versera 800 euros/mois à tous ses citoyens
Le revenu de base universel aura pour effet de diminuer la pauvreté, affirme
le nouveau premier ministre de la Finlande, Juha Sipilä.
Les Finlandais sont tombés sur la tête, diront certains. Dès 2017, le pays fera l’expérience du versement d’un salaire de base pour tous les adultes, quels que soient leur métier, leur revenu ou leur état de santé. Une vaste révolution qui pourrait faire des petits ailleurs dans le monde.
Dès 2017, une allocation mensuelle universelle de base de 800 euros (environ 1200 $ CA) sera versée aux citoyens. L’un des objectifs visés: lutter contre la pauvreté.
Soutenue dans les sondages par 79 % des Finlandais, la mesure sera d’abord appliquée dans les régions où les taux de chômage sont plus élevés avant de s’étendre partout au pays.
Les détails de ce plan ne sont pas encore dévoilés. On prétend toutefois qu’il permettra de faire des économies en supprimant tous les programmes sociaux existants ce qui diminuerait la bureaucratie et la taille de la fonction publique.
http://www.journaldemontreal.com/2015/12/13/un-salaire-de-base-garanti-pour-tous
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Se former à l’action non-violente
Le 30 novembre 2015, 25 jeunes adultes de la RDC et du Burundi se sont rencontrés à Uvira, au Sud Kivu (RDC), pour travailler à un projet de formation sur la non-violence. Ce projet, parrainé par l’Unesco et la Fondation Niwano, a pour but de former des jeunes gens de cinq localités de la RDC (Uvira, Goma, Butembo, Bukavu) et du Burundi (Bujumbura) au concept et à la pratique de la non-violence. Les membres du groupe ont partagé leurs expériences réalisées avec des groupes de jeunes de leurs localités au cours de l’année. Ils espèrent former un réseau de jeunes artisans de paix et de non-violence.
Source : Newsletter de Pax Christi International, décembre 2015 www.paxchristi.net
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Le Café L’Accès à Alma : paie selon tes moyens
C’est le café de la dignité. Bienvenue ici pour un potage, sandwich et café. Tu paies selon tes moyens. Sans argent? Tu peux faire du bénévolat. Tu peux apporter ton lunch, sans acheter quoi que ce soit, et utiliser l’ordinateur gratuitement. Et ça marche : les gens paient en moyenne 30% de plus que le prix établi.
Cette initiative existe pour que personne ne soit mis de côté. C’est une expérience de mixité sociale. Parce que les responsables croient qu’il faut faire un pied-de-nez au capitalisme qui creuse les écarts entre les plus pauvres et les mieux nantis.
L’instigatrice de cette entreprise d’économie sociale, Manon Girard, pense que sa sœur, décédée à 54 ans, aurait eu besoin d’un lieu comme celui-là : malade, elle manquait de ressources, elle était gênée de demander de l’aide à sa sœur. « C’est nous, dit Manon, qui devrions avoir honte de ne pas aider davantage les gens dans le besoin, pas eux. »
Le Café L’Accès est en nomination au prochain gala de la Chambre de commerce et d’industrie Lac-Saint-Jean-Est (au Québec), dans la catégorie Développement durable.
http://www.lapresse.ca/le-quotidien/actualites/201511/02/01-4916336-pied-de-nez-au-capitalisme.php
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Le houmous en gage de paix
Une belle initiative pour la paix. Dans un post Facebook qui a depuis fait le tour du monde, un restaurateur juif vivant à Kfar Vitkin, dans le nord d’Israël, a décidé de promouvoir le rapprochement entre Israéliens et Palestiniens dans son établissement.
Dans son message écrit en hébreu, il offre une réduction de 50% sur l’addition à tous ceux, Israéliens et Palestiniens, qui viendraient manger ensemble dans son restaurant.
« Peur des Arabes? Peur des Juifs? Chez nous, il n’y a ni Arabes ni Juifs. Chez nous il n’y a que des humains! Et un excellent houmous arabe! Et d’excellents fallafels juifs, que vous soyez Arabe, Juif, Chrétien ou Indien » dit le message posté sur le réseau social.
Une initiative qui a immédiatement fait le tour du monde, au grand étonnement du restaurateur. Au site britannique i100, il déclare que s' »il y a bien quelque chose qui peut réconcilier ces deux peuples, c’est le houmous ».
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Faire du bénévolat en donnant des câlins
ou en coiffant les mourants
Bénévoles aux multiples dons, vous mettez de l’huile dans les rouages, vous êtes le visage souriant de la société au quotidien.
Bénévolat aux multiples visages. Se rendre tous les mardis à l’unité des soins palliatifs d’un l’hôpital pour coiffer des malades en fin de vie, elle le fait depuis 30 ans. Un avocat retraité va pousser des fauteuils roulants une après-midi par semaine dans un centre pour personnes vivant avec un handicap. En Charlevoix, depuis quarante ans, un homme entretient un sentier pédestre. Ailleurs, des jeunes se donnent rendez-vous pour aménager, dégager les berges de la rivière ou planter des arbres. Un animateur invente des tournées pour donner des câlins gratuits à des événements festifs. Un photographe amateur retraité répond aux appels des organismes communautaires pour photographier leurs événements et leur offrir de précieux souvenirs.
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De l’espoir dans les bagages :
66 sacs à dos pour les sans-abri
Quoi imaginer pour servir la communauté? Ensemble et avec l’aide de partenaires, 14 femmes monoparentales ont réussi à amasser un tas de vêtements chauds pour l’hiver, ont organisé un souper spaghetti avec spectacle, sans compter les 66 sacs à dos remis aux résidents du Gîte Ami à Gatineau (Québec).
L’initiative fait partie du programme que ces femmes ont entrepris pour se revaloriser et se donner les outils afin de pouvoir retourner aux études ou sur le marché du travail. Dans le cadre du programme « Vers la réussite », de l’Association des familles monoparentales de l’Outaouais, elles devaient élaborer un projet qui vise à faire du bien dans la communauté.
La formatrice pour le programme « Vers la réussite » est épatée par leur projet et par les forces que ces femmes ont découvertes en elles-mêmes.
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Un nouveau Prix de la Paix pour les Villes
Après les attentats dans les grandes capitales du monde, on se rend mieux compte du travail énorme pour rétablir sécurité et paix. Le Prix de Bogota pour la paix (UCLG City of Bogota Peace Prize) sera attribué tous les trois ans à un gouvernement local qui aura démontré sa capacité de maintenir des services aux civils et de résoudre les conflits. Ce nouveau prix est le fruit d’une action conjointe de l’Union des Villes en Hollande, des villes de Barcelone et Bogota et de PAX, une organisation de paix membre de Pax Christi International. En savoir plus :
http://www.paxforpeace.nl/stay-informed/news/peace-and-the-city
http://www.peaceprize.uclg.org/en/news/presentation-uclg-city-bogota-peace-prize-2016
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Encourageons les initiatives pour la paix!
Écrire sur le site quelques mots à propos de l’initiative sous forme de commentaire au bas de la page ou envoyez votre message à :
contact@prixpublicpaix.org..
Les initiatives qui recevront suffisamment d’appuis, sous forme de commentaires (totalisant une centaine de lignes de texte), seront automatiquement nominées au Prix du Public pour la Paix (Lire les détails).