28 nominations ont été soumises dans les deux langues par 90 personnes.
(Les nominations de Jean Vanier et de Ruth Patterson ont été reportés à l’année suivante, ceux-ci ayant été invités d’honneur de l’édition 2014 des 24h pour la paix dans le monde)
Le premier objectif du Prix du Public pour la Paix est de faire connaître les artisans de paix, qu’ils soient déjà relativement visibles au encore méconnus. Pour que le prix soit le plus équitable possible, nous avons créé trois catégories : artisan de paix de réputation internationale, artisan de paix en émergence, artisan de paix local .
Ces trois prix ont à nos yeux une valeur équivalente, l’important étant l’engagement et l’action de paix qui sont offerts par la personne nominée à la collectivité.
Rappelons qu’à la différence avec d’autres prix pour la paix existants, c’est le public lui-même qui vote pour le candidat de son choix.
Catégorie artisans de paix de réputation internationale
Adelle Yvette Potgieter
Pendant ses années de travail au Service de police de l’Afrique du Sud (SAPS), de 1994 à 2005, Adelle Yvette Potgieter a été souvent confrontée à de violents conflits locaux entre des gangs urbains ou entre communautés rurales. Agissant comme médiatrice, elle a acquis une compréhension de ces dynamiques et développé un modèle d’intervention qui est dorénavant utilisé pour résoudre des conflits à grande échelle.
Depuis 2005, avec l’aide de la fondation HOPE (Help Our People Excel), elle enseigne à des parents et à leurs enfants comment résoudre les conflits plutôt que de céder à la violence. Elle a commencé à offrir formation, assistance et conseils partout dans le monde, par exemple au groupe panaméen Carina Carinosa ou à l’un des ministères du gouvernement pakistanais. Son modèle de gestion émotionnelle appelé « Emotional Action Planning » favorise la compréhension de soi-même, le contrôle de soi et la coopération; elle l’enseigne aux enfants et aux parents de milieux vulnérables (en raison de la pauvreté, du degré élevé de violence et de criminalité) ainsi qu’aux délinquants et aux leaders de ces communautés. Elle publie ses outils de formation sur Amazon pour qu’ils soient accessibles à tous.
Madame Potgieter fut nominée à deux reprises candidate au Prix Nobel de la Paix (2005 et 2006) à l’initiative des PeaceWomen Across the Globe .
En savoir plus : http://www.ipt.co.za/saps.asp
http://www.1000peacewomen.org
L’Amazonien Raoni
Le grand chef Raoni occupe une place de choix parmi les défenseurs de la forêt amazonienne, inséparable de la culture des peuples millénaires qui ont su conserver leur art de vivre dans un environnement si riche qu’il est convoité par des intérêts commerciaux.
Né vers 1930 dans le village brésilien Krajmopyjakare (aujourd’hui Kapôt) de l’État du Mato Grosso, Raoni appartient à la branche Metukire des Kayapos. Après une enfance nomade exposée à de nombreuses guerres tribales, il fait, en 1954, la rencontre déterminante des frères indigénistes Villa-Boas qui lui apprennent la langue portugaise et lui facilitent l’acquisition d’ autres outils qui feront de lui l’un des grands chefs des Kapayos. Le film documentaire intitulé Raoni, réalisé en 1978 par Jean-Pierre Dutilleux, a contribué à le propulser sur la scène internationale.
En Raoni reconnaissons le porte-parole des citoyens du monde solidaires des peuples de la région amazonienne, inquiets des ravages de la déforestation accélérée par la culture à grande échelle du soja, et la construction de barrages électriques pour satisfaire aux exigences de développement des compagnies étrangères, sans égard au consentement des populations concernées.
En savoir plus : http://raoni.com/
Sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Raoni_Metuktire
Le Chef Robert Joseph
Le Chef Robert Joseph a travaillé inlassablement pour réconcilier les peuples autochtones et non autochtones. Chef héréditaire de la nation Gwawaenuk, il a consacré sa vie à créer des ponts au-delà des différences qui suscitent le manqué de compréhension, l’intolérance, le racisme chez nous et dans le monde. Il croit que la paix commence par une relation respectueuse avec la terre que nous devons traiter avec compassion.
Originaire d’un village isolé de la Colombie-Britannique, il a pu conserver la langue et la culture du peuple Kwakwaka’wakw, en dépit des onze années pendant lesquelles il a vécu loin des siens, dans l’un des pensionnats pour enfants créés par la Loi sur les Indiens au Canada. Il a enseigné cette langue à l’Université de Colombie-Britannique où il agit également à titre de conservateur des arts des Premières Nations et co-auteur de Down from the Shimmering Sky: Masks of the Northwest Coast.
Entre autres responsabilités qu’il assume, le Chef Robert Joseph est consultant auprès de la Commission de vérité et réconciliation mise sur pied par le Gouvernement du Canada, et Ambassadeur de paix et réconciliation à la Fédération internationale et interreligieuse pour la paix dans le monde (Interreligious and International Federation for World Peace (IFWP),
En savoir plus:
http://www.sfu.ca/dialogue/programs/blaney-award/joseph-biography.html
Denis Mukwege
Depuis l’éclatement des conflits dans la région du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), le Docteur Denis Mukwege a aidé des milliers de Congolaises victimes d’agressions. Il pratique une dizaine de chirurgies par jour pour réparer les dommages physiques des viols collectifs que ces femmes ont subis de la part des rebelles partis à la conquête de villages et territoires pleins de ressources minières et autres. Des viols souvent perpétrés sous les yeux des enfants et du conjoint impuissants à empêcher ce malheur qui atteint la famille et provoque le démantèlement des communautés.
Si le Dr Mukwege travaille depuis 1998 à restaurer la santé et la dignité des femmes, il dénonce en même temps l’impunité dont jouissent les agresseurs. Il a porté son message jusqu’aux Nations Unies dans une conférence qu’il a prononcée en 2012, ce qui lui a valu, en rentrant chez lui, d’être la cible d’une tentative d’assassinat, tandis que deux de ses filles étaient séquestrées.
Il faudra du temps et du soutien moral à ces femmes pour retrouver leur dignité et prendre la parole. Le Dr Mukwege leur offre la première condition d’une nouvelle vie en réparant les dommages que des conflits d’intérêt ont inscrits dans leur chair pour longtemps. Travailler pour la paix, c’est souvent consentir à réparer les ravages d’un manque flagrant d’humanité. C’est la mission que le Dr Mukwege s’est donné.
En savoir plus : http://en.wikipedia.org/wiki/Denis_Mukwege
Frédéric Back (Posthume)
Il a toujours mis sa personne en action avec tout son potentiel et ses talents au service de ce en quoi il croyait; ainsi il a touché en plein cœur une multitude de gens, comme autant d’arbres en forêts. Là est sa profondeur. Il a laissé des œuvres d’une beauté exceptionnelle.
Né en 1924 de parents alsaciens, Frédéric Back grandit à Strasbourg, ville creuset de diverses cultures, puis il fréquente l’École des beaux-arts de Rennes et les artistes de l’époque, dont son maître Mathurin Méheut, artiste peintre et illustrateur. Établi à Montréal, au Canada, en 1948, il enseigne à l’École du meuble où il rencontre Paul-Émile Borduas et à l’École des Beaux-arts de Montréal où il fait la connaissance d’Alfred Pellan. Suivant son propre chemin, il acquiert sa réputation d’artiste et d’illustrateur, de travailleur persévérant au service de la Société Radio-Canada où il est entré en 1952 pour y travailler pratiquement jusqu’à sa mort, le 23 décembre 2013.
Frédéric Back accueille humblement la reconnaissance internationale des Oscars attachée à deux de ses films Crac! (1982) et L’homme qui plantait des arbres (1988), illustration du conte de Jean Giono qui donne une voix à l’homme enraciné dans l’espérance de voir renaître une forêt sur une terre désolée. C’est par son regard, sa méditation, sa contemplation qu’il nous a transmis sa quiétude et sa passion pour l’harmonie de nos relations avec la nature.
En savoir plus : http://www.fredericback.com/
Frère Roger de Taizé (posthume)
La communauté de Taizé est devenue le lieu phare de rassemblement des jeunes en recherche spirituelle ouverte, œcuménique et pacifique. Son fondateur Roger Schutz, né en Suisse d’un père pasteur et d’une mère musicienne, traverse en France en 1941 pour venir en aide aux réfugiés qui fuient la guerre et l’occupation allemande. Il crée une communauté œcuménique d’hommes voués à la réconciliation où chacun se sait accueilli, invité au dialogue et à la prière réconciliation.
Vers le milieu des années 1970 commence la Concile des jeunes, suivi du Pèlerinage de confiance qui réunit chaque année dans une grande ville des dizaines de milliers de pèlerins en quête d’amitié et de fraternité.
« Lutte et contemplation pour devenir des hommes de communion » : tel est le message de paix du Frère Roger. Et pourtant il a terminé sa vie abruptement, égorgé dans l’église en présence de 2,500 jeunes en prière, le 16 août 2005. Icône d’une vie donnée pour que la paix du cœur et les liens fraternels façonnent un monde plus hospitalier.
Le Frère Roger a reçu en 1988 le Prix de l’éducation à la paix de l’UNESCO.
En savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Brother_Roger
http://agora.qc.ca/dossiers/Frere_Roger_de_Taize
Jeremy Rifkin
Je veux nominer Jeremy Rifkin pour ses idées sur l’énergie et l’économie sociale. Écrivain, conférencier, théoricien des sciences économiques et sociales, il est aussi un activiste et un conseiller politique recherché. Ainsi agit-il comme consultant auprès de la chancelière allemande Angela Merkel qui envisage une transition responsable de l’énergie nucléaire vers des énergies renouvelables.
Penser l’économie autrement pour entrer dans la troisième révolution industrielle : voilà le fil conducteur d’une vingtaine d’ouvrages qu’il a publiés, et de ses interventions auprès des décideurs politiques, administrateurs des villes, des grandes compagnies et autres acteurs qui veulent réaliser le passage vers une économie durable. Depuis 1994, il est le maître de conférences à la Wharton School for Executive Education Pogram de l’Université de Pennsylvanie, aux États-Unis. Collaborateur recherché des plus grands quotidiens, Jeremy Rifkin affirme que les chances de la paix augmenteront à mesure que nous sortirons du cycle permanent qui va de l’industrie minière à l’industrie militaire, et de l’exploitation des ressources naturelles aux conflits résurgents.
En savoir plus : http://www.youtube.com/watch?v=X5FU0N5nf8U
http://en.wikipedia.org/wiki/Jeremy_Rifkin
Karen Armstrong
L’action et l’œuvre de Karen Armstrong constituent un véritable chemin de rassemblement de l’humanité au-delà des différences de culture, de race, de religion et de sexe. Historienne des religions, elle nous rappelle le principe partagé par toutes les grandes traditions religieuses: « Traitez toujours les autres comme vous voudriez être traité » ou « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ». N’est-ce pas une voie crédible de réalisation de la Paix?
Cette auteure britannique née en 1944 a surpris le monde en publiant Compassion.
Manifeste révolutionnaire pour un monde meilleur. Cet ouvrage invite à délaisser l’esprit de compétition et de haine pour se décentrer de soi-même, s’ouvrir aux autres et former des communautés humaines chaleureuses. En 2008, gagnante du TED Prize, Karen Armstrong prépare et anime des consultations qui la conduisent à lancer en 2009 la Charte de la compassion. Une soixantaine de villes l’ont déjà adoptée pour améliorer le vivre-ensemble citoyen.
En savoir plus : http://en.wikipedia.org/wiki/Karen_Armstrong
http://charterforcompassion.org
Laurence Freeman
Le moine bénédictin Laurence Freeman est associé à la diffusion de la Méditation chrétienne dont la pratique remonte aux Pères du désert. Une pratique qu’il propose aux rencontres de dialogue entre chrétiens et musulmans.
Citoyen britannique né en 1951, Freeman a fondé un centre de méditation chrétienne à Londres en 1975, puis à Montréal en 1977 où il rejoint John Main pour enseigner la méditation aux universitaires et animer des retraites, et ce jusqu’à la mort de ce dernier en 1982. De retour en Angleterre, il établit le Centre communautaire international de méditation chrétienne, publie plusieurs ouvrages et apporte une contribution régulière à l’hebdomadaire catholique anglais, The Tablet.
Laurence Freeman fait œuvre de paix quand il agit comme promoteur des conversations œcuméniques et interreligieuses, mais aussi en propageant l’idée que la contemplation est source de connaissance et qu’elle doit désormais faire partie de l’éducation des enfants et des jeunes appelés à vivre dans un monde de plus en plus complexe et pluraliste.
En savoir plus: http://www.wccm.org/content/laurence-freeman-osb
http://en.wikipedia.org/wiki/Laurence_Freeman
Malala Yousafzai
Malala Yousafzai est une militante pour le droit à l’éducation des filles, née en 1997 à Mingora, principale ville du district de Swat, une région du nord-ouest du Pakistan qui fait l’objet d’une lutte entre les talibans et l’armée. En 2009, à peine âgée de onze ans, elle commence à se faire connaître du grand public par un blogue publié sur le site de la BBC dans lequel elle dénonce la violence dans la vallée de Swat sous le régime taliban et fait la promotion de l’accès à l’éducation pour les filles. Sa renommée grandit, et elle reçoit en 2011 le premier Prix de la jeunesse pour la paix du gouvernement pakistanais. Le 9 octobre 2012, elle est victime d’un attentat perpétré par les talibans alors qu’elle revient de l’école en autocar. Blessée très grièvement par une balle au cou et à la tête, elle est transférée dans un hôpital de Birmingham en Angleterre pour un traitement intensif. Cette épreuve n’entame pas sa détermination, et le grand public salue son courage.
Sélectionnée par le Time comme l’une des 100 personnes les plus influentes de 2013, elle reçoit la même année le prix Sakharov et devient la plus jeune personne à être mise en nomination pour le prix Nobel de la paix, finalement octroyé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
En savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Malal_Yousafzai
Mère Agnès Mariam de la Croix
Religieuse melkite d’origine libanaise vivant en Syrie, l’une des principales porte-parole du mouvement de réconciliation MUSSALAHA, Mère Agnès Mariam travaille inlassablement dans son pays, pour rapprocher les belligérants en favorisant des dialogues sur le terrain local, et négocier des cessez-le-feu, souvent au péril de sa vie. Elle a entrepris une tournée internationale pour plaider en faveur d’une solution négociée par les Syriens eux-mêmes.
Dans le contexte de cette guerre horrible qui se poursuit sous nos yeux, une reconnaissance internationale comme ce Prix du Public pour la Paix, serait un appui de taille au mouvement MUSSALAHA, et une lueur d’espoir pour la paix en Syrie
En savoir plus: http://www.syriasolidaridaritymovement.org/mother-agnes-tour/faqs/
Le médecin palestinien Izzeldin Abuelaish
Izzeldin Abuelaish naît et grandit dans le camp de réfugiés de Jabalia où il fait ses études primaires, préparatoires et secondaires. Par la suite, il étudie la médecine et la gynécologie et obtient une maîtrise en santé publique.
Auteur du livre Je ne haïrai point : Un médecin de Gaza sur les chemins de la paix (2012), le docteur Abuelaish devient le premier médecin palestinien à exercer dans un hôpital israélien où il soigne aussi bien des Israéliens que des Palestiniens. Avant que la guerre de Gaza n’éclate, il est chercheur à l’hôpital Sheba à Tel-Aviv et est déjà reconnu comme une figure importante des relations israélo-palestiniennes.
En 2009, pendant la guerre de Gaza, trois de ses filles et une de ses nièces sont tuées alors qu’un tank israélien bombarde sa maison. Une autre de ses filles est grièvement blessée. En mémoire de ses filles, il crée la fondation « Filles pour la vie » qui donne des bourses à des jeunes femmes pour leur permettre de poursuivre des études supérieures en Palestine, en Israël, au Liban, en Jordanie, en Égypte et en Syrie. Le docteur Abuelaish demeure un avocat de la paix entre les Palestiniens et les Israéliens.
Il vit et travaille à Toronto à la Dalla Lana School of Public Health.
Le pape François
Jorge Mario Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013 en remplacement de Benoît XVI. Il a vu le jour le 17 décembre 1936 à Buenos Aires en Argentine dans une famille d’immigrés italiens. Ordonné prêtre en 1969, il acquiert une renommée pour sa grande proximité avec les fidèles et les humbles. Devenu archevêque de Buenos Aires en 1998, il n’abandonne pas son style de vie modeste, logeant dans un petit appartement et utilisant les transports en commun.
Premier pape sud-américain, il est aussi le premier pape à choisir le nom de François en hommage à saint François d’Assise, le saint de la pauvreté, de la paix, de l’amour de la nature et des humains qui s’y développent en harmonie avec elle. Le pape François est un rassembleur, une personne qui sait se faire entendre et écouter par tous les citoyens de la terre. Il est un témoin authentique en faveur de la justice et de la solidarité, comme en témoigne son voyage à Lampedusa placé sous le signe du retour au « sens de la responsabilité fraternelle » envers les migrants. Tout ce qu’il dit et fait a de grandes répercussions du nord au sud et de l’est à l’ouest et concourt à bâtir la paix dans notre monde.
En savoir plus :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_(pape)
Pedro Casaldaliga
Cet évêque émérite du diocèse de Sao Felix, Matto Grosso, Brésil, est d’origine espagnole. Il est un ami des pauvres, un adepte de la théologie de la libération et un homme âgé qui continue d’avoir des rêves pour le monde et pour la réconciliation des chrétiens. Il a marché sur les traces d’un autre évêque brésilien, Dom Helder Camara, et du Salvadorien assassiné, Mgr Oscar Romero.
Ordonné prêtre en 1952, il a souscrit sans réserve à l’option préférentielle pour les pauvres affirmée après le concile œcuménique Vatican II. À l’ère de la mondialisation, il préconise un engagement à vivre « une écologie profonde et intégrale », au moyen d’une politique agraire alternative à la monoculture, à l’agro-toxique et au système des propriétaires fonciers. C’est l’heure de nous radicaliser dans la recherche de la justice et de la paix, de la dignité humaine et de la dignité dans l’altérité, et ce jusqu’à exiger la transformation substantielle des organisations internationales pour qu’elles soient vraiment au service de l’ensemble de l’humanité.
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages théologiques et poétiques, Pedro Casaldaliga est « un mystique déconcertant ». Selon lui, la mission des chrétiens consiste à cultiver la passion pour la justice fondée sur l’espérance qui se nourrit de l’utopie, pour faire advenir un monde où se conjuguent humanisation et bonheur pour tous les peuples.
Il a reçu de nombreux honneurs, dont le Prix international de la Catalogne (2006).
En savoir plus :
http://en.wikipedia.org/wiki/Pedro_Casald%C3%A1liga
ttp://alainet.org
Rajagopal
Le mouvement indien Ekta Parishad est né pour accompagner les sans-terres en Inde, un pays où 75% de la population vit en zone rurale mais seulement 10% sont des propriétaires fonciers. Ekta Mahila Manch, la branche féminine du mouvement, plaide pour que les femmes aient voix aux conseils de villages et obtiennent les titres de propriété conjoints dans un foyer. Ekta Parishad est aussi une fédération d’organismes voués à la défense des intérêts des travailleurs et des sans-terre.
Au coeur de ce mouvement de justice, Rajagopal, un ingénieur agricole qui s’est familiarisé avec les diverses luttes des paysans avant de présider Ekta Parishad. Il mène des campagnes contre la violence structurelle, formant de nombreux jeunes aux méthodes d’action non-violente inspirées par Gandhi. En 2011-2012, il a organisé une marche d’un an à laquelle ont participé 100,000 Indiennes et Indiens réclamant l’accès à la terre pour toutes et tous.
Nommé par la Cour suprême pour enquêter sur la situation des travailleurs asservis, il élargit son action aux paysans sans-terres et réclame avec eux une législation qui leur assurera le contrôle des ressources nécessaires à leur subsistance: la terre, l’eau et la forêt. Il collabore depuis des années à la Fondation Gandhi pour la Paix (Delhi).
En savoir plus :
http://www.peuples-solidaires.org/348-inde/
http://www.gandhipeacefoundation.org/
Roy Bourgeois
Depuis plusieurs décennies, Roy Bourgeois s’est voué à la défense des droits humains dans une société fortement militarisée; il a partagé avec d’autres une longue lutte en vue d’obtenir la fermeture de l’École des Amériques. Située en Géorgie, aux États-Unis, cette institution forme des cohortes de policiers aux techniques de la torture employées notamment en Amérique latine par des régimes autoritaires.
Sa passion pour la justice sociale ne fait pas l’économie de certains combats menés dans l’Église catholique. Pour lui, l’égalité des hommes et des femmes impliquerait l’accès égal à l’ordination, une affaire de conscience à laquelle il ne peut renoncer fut-ce au prix de se voir exclu de la Société Maryknoll dont il a été membre pendant 40 ans, à la demande des autorités romaines qui l’ont excommunié pour manque de fidélité à l’enseignement officiel de l’Église. Sa réponse est celle de la solidarité dans la non-violence.
En savoir plus : http://en.wikipedia.org/wiki/Roy_Bourgeois
Thich Nhat Hanh
Bien avant la guerre du Vietnam, Thich Nhat Hanh, un moine bouddhiste zen, y travaillait déjà sans relâche pour la paix. Il a joué un rôle clé dans la fondation d’universités où les étudiants étaient formés en travail social et dans d’autres domaines et travaillaient dans les communautés pauvres. Pendant la guerre, lui et ses étudiants ont continué à œuvrer pacifiquement pour rebâtir les communautés détruites. Il s’est rendu aux États-Unis pour demander que la guerre cesse, mais on l’a ignoré. Il n’a pas pu retourner au Vietnam. Contraint à l’exil, il s’est installé en France. Depuis, il enseigne à des gens de tous les horizons culturels, dans différents pays. Il a mené des retraites et mis sur pied des programmes pour les vétérans du Vietnam, d’Israël, de la Palestine et pour plusieurs autres groupes. Ses programmes sont utilisés dans de nombreux pays et ont été adaptés pour les écoles afin d’enseigner aux enfants à réagir avec paix, plutôt qu’avec violence. Son travail et son influence s’étendent à travers le monde et, à 87 ans, il continue à travailler à l’avènement d’un monde plus conscient et plus pacifique.
En savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/Thich_Nhat_Hanh
Catégorie artisans de paix en émergence
Dan Bigras
Cet artiste engagé travaille sans relâche depuis des années pour les jeunes marginaux québécois. Ayant lui-même connu l’expérience de la marginalité, c’est avec sa sensibilité d’artiste qu’il transmet sa connaissance et son support actif à la cause qui lui est chère.
Depuis près de vingt ans il réunit un groupe d’artistes pour le « Show annuel du refuge » retransmis à la télévision et dont le succès ne se dément pas. Cette activité particulière donne de la visibilité à son action mais il travaille tout le temps pour ces jeunes et il est sur toutes les tribunes pour en parler. Il entraine dans son sillon plusieurs artistes qui font écho avec lui aux problèmes des jeunes et au soutien qui leur est nécessaire. Dan Bigras est aussi un acteur de talent qui rayonne au cinéma dans plusieurs films.
La personnalité de cet homme au contact abrupt présente en filigrane une tendresse lumineuse. Il regarde la réalité de l’intérieur et son activité n’est ni abstraite ni théorique. Il agit en personne authentique et sa cohérence éclaire les êtres comme un phare unique dans une jeune société qui se cherche.
Dan Bigras, né à Montréal en 1956, candidat hors normes, inscrit le Québec au rayonnement du Prix du Public pour la Paix. La paix des jeunes, la paix pour les jeunes, les jeunes : avenir du monde.
En savoir plus :
http://fr.wikipedia.org/wici/dan_bigras
Les Héritiers de la justice
Je veux proposer que le Prix du Public pour la Paix soit attribué à l’organisation congolaiseHéritiers de la justice. Cet organisme local, fondé en 1991.et basé à Bukavu, en République Démocratique du Congo (RDC), travaille à la promotion des droits humains, en particulier ceux des femmes victimes de violences sexuelles; il leur offre les moyens d’assumer un leadership en matière d’éducation aux droits humains dans les écoles de la région du Kivu particulièrement frappée par de grandes violences.
Les Héritiers de la Justice animent des « Clubs de paix » en milieux scolaires et ils agissent aussi pour faire reculer l’impunité et la militarisation en contexte de conflit. Ils dirigent un programme d’information légale pour aider les citoyens à résoudre des violations de droits humains. La médiation est la méthode privilégiée pour régler les cas d’abus et, quand c’est nécessaire et possible, on offre l’aide d’avocats pour porter la cause devant les tribunaux,
L’organisation œcuménique Kairos Canada a créé le programme « Femmes de courage / Women of Courage » qui travaille en alliance avec les Héritiers de la justice en RDC.
En savoir plus:
http://www.heritiersdelajustice.org/
http://www.kairoscanada.org/countries-of-concern/congo-dr/congo-partners/
Jacques Bélanger
Je suggère Jacques Bélanger, prêtre membre de l’ordre des Capucins, comme candidat au Prix du Public pour la Paix. Reconnu au Québec comme un ami de la justice réalisée dans la paix, et maintenant âgé de 80 ans, il n’a pas changé de discours. Son rayonnement évangélique nous touche, comme ce fut le cas pour François d’Assise.
Son parcours va de l’enseignement de la théologie et de la formation des jeunes religieux, à des engagements dans la société aux côtés des pauvres et des marginaux, inspirés par le renouveau théologie latino-américaine. Après ses études en théologie à Ottawa et à Rome, il a rempli diverses fonctions au service de l’Ordre des Capucins, incluant les responsabilités de supérieur provincial et de conseiller général. Au début des années1980, il est l’un des initiateurs du Comité de justice sociale de la Conférence religieuse canadienne, région du Québec.
Homme d’une spiritualité profonde, animateur de retraites, Jacques Bélanger a su accompagner nombre de personnes engagées dans les organismes communautaires, dont il a partagé l’indignation contre l’injustice et la vision d’une fraternité sans exclusion. Iil a ainsi communiqué l’art d’exercer un ministère de tendresse auprès des pauvres et des petits pour qu’ils se sachent aimés de Dieu.
Marie-Marcelle Desmarais
Croire que la paix est possible par les personnes : c’est le message de Marie-Marcelle Desmarais, cnd, directrice générale de l’Institut de formation humaine intégrale de Montréal (IFHIM), proposée comme candidate pour le Prix du Public pour la Paix 2014. Elle donne sa vie à faire voir que la paix est possible à partir de chacun de nous, peu importe le pays que nous habitons et peu importe de quelle ethnie nous soyons. Car la paix devient possible quand une personne regarde l’autre comme une personne.
Directrice générale de l’IFHIM depuis 30 ans, Marie-Marcelle Desmarais n’a rien d’une sédentaire. Son amour de la personne alliée à une capacité de saisir les situations critiques l’incitent à se déplacer pour aller à la rencontre des groupes humains aux prises avec de lourds défis. Son parcours l’a conduite jusqu’à aujourd’hui dans une quarantaine de pays, sur tous les continents, pour offrir pas moins de 240 sessions, séminaires et conférences. Chef de file audacieuse, elle sait rassembler des acteurs de tous horizons pour les aider à rétablir la confiance et le dialogue au-delà des différences.
Formée d’abord au travail social, Sœur Marie-Marcelle a contribué au développement d’une approche éducative fondée sur l’actualisation des forces vitales humaines dans la vie quotidienne aussi bien que dans des projets collectifs. Elle est au cœur du programme des « Bâtisseurs de ponts de paix » que l’IFHIM promeut depuis plus de dix ans.
En savoir plus: http://www.ifhim.ca/
Claire Hamel, Magazine de la personne, Montréal, IFHIM, vol. 4, no 1, septembre 2004.
Samia Amor
Samia Amor est juriste de formation. Experte en médiation familiale, elle est également chargée de cours à la faculté de droit de l’Université de Montréal où elle enseigne l’introduction au droit islamique. Responsable des programmes au sein de la Chaire de recherche du Canada, islam, pluralisme et globalisation, elle s’implique, depuis 2002, dans le dialogue interreligieux.
Algérienne de naissance, Samia Amor participe de plus en plus à la réflexion des milieux québécois sur les rapports interculturels. Elle a publié chez Novalis un ouvrage intituléIslam en 25 questions. Elle siège au comité d’orientation du secteur Vivre ensemble au Centre justice et foi à Montréal. Grâce à son attitude d’écoute et à ses vastes connaissances des cultures issues de l’Islam, elle contribue à rasséréner les inévitables débats et à diminuer les préjugés. Cette pratique lui vaut d’être une conférencière recherchée.
En savoir plus:
http://www.liberte-algerie.com/enquetes/l-absence-de-communication-dans-le-couple-fragilise-le-mariage-samia-amor-avocate-et-chargee-de-cours-a-l-universite-de-montreal-186532
Xavier Fagba
Depuis plusieurs semaines, les nouvelles que nous entendons du Centrafrique nous inquiètent. Alors que le conflit entre musulmans et chrétiens est à son summum, le témoignage de Xavier Fagba vient ouvrir un chemin d’espérance pour ce peuple: non seulement il s’est engagé pour la paix en comptant sur les liens de confiance qu’il avait su bâtir avec les populations mais cela a valu la vie sauve à plus de 800 musulmans qu’il est déterminé à protéger en échange de sa vie. En le proposant comme artisan de paix, nous envoyons un signal fort à toute la communauté Centrafricaine mais cela peut aussi contribuer à décrisper les cœurs qui se sont laissé envahir par la colère et la vengeance dans cette crise génocidaire que nous observons. Que la paix résonne plus fort que la violence et la haine. C’est ce message que la personne du Père Xavier m’inspire.
En savoir plus :
http://www.lavie.fr/actualite/monde/xavier-fagba-le-pretre-qui-a-sauve-800-musulmans-en-centrafrique-22-01-2014-48988_5.php
Catégorie artisans de paix locaux
Mary Humphrey
Mary Humphrey est conseillère en orientation au Whycocomagh Education Centre, situé au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Elle enseigne aux étudiants des manières pacifiques de réconcilier les différences. Elle propose aux jeunes des systèmes d’alliance pour que personne ne se sente mis de côté. Au besoin, elle utilise les conséquences néfastes de leurs actions pour ouvrir des conversations qui créent de l’empathie entre les étudiants.
Ce centre éducatif cultive le respect de l’environnement et mise sur le développement des habiletés sportives pour accroître les chances de réussite des élèves.
See also: http://en.wikipedia.org/wiki/Whycocomagh,_Nova_Scotia
Nicole Roucher
Le monde a un ardent et urgent besoin de prière pour atteindre la paix. Merci à vous, Madame Roucher.
La vie est remplie de gens qui sont artisans de la paix dans un quotidien parfois bien difficile. Aimer, prier et accepter les maux de notre vie avec joie et foi, c’est une œuvre d’art.
Tout en douceur, sans bruit mais avec une force et un courage sans bornes.
Outre l’affection attentionnée et concrète qu’elle porte à chacun des siens nominativement, elle étend par la prière ses demandes d’intercession à beaucoup plus, au monde entier. Je suis persuadé que mystérieusement sa prière est multipliée par celle de sa famille et surtout celle des enfants.
Michael Dempsey
Je propose Michael A. Dempsey de Hamilton en Ontario comme candidat au Prix du public pour la paix. Michael est quelqu’un de charitable, toujours prêt à aider les autres. Il a travaillé pendant des années pour la Société de Saint-Vincent de Paul, pour qui il a préparé et livré de la nourriture aux familles dans le besoin, amassé des conserves pour l’Halloween contre la faim et s’est occupé des familles et des amis qui traversaient des moments difficiles. Michael a été servant d’autel durant douze ans. Il s’est vu décerner plusieurs prix pour son dévouement, dont la Médaille de l’Évêque. Michael est un catholique pratiquant dont les gestes quotidiens prennent racine dans sa foi. Lorsqu’il y a des disputes, il joue le rôle de conciliateur. Il est généreux et fait toujours tout son possible pour rendre service, n’attendant jamais rien en retour. Michael est l’aîné de trois enfants et habite avec sa mère qui, depuis les douze dernières années, élève seule ses enfants. Il a été d’un grand soutien pour celle-ci. J’estime que Michael Dempsey est le meilleur exemple de ce que devrait être un artisan de la paix et qu’il mérite absolument ce prix.
Une personne atteinte du Syndrome de Down
Je souhaite que le Prix du Public pour la Paix soit décerné à une personne atteinte du Syndrome de Down (Trisomie 21). Plusieurs de ces personnes ont une réelle capacité de répandre la paix autour d’elles.
La paix est essentiellement un don que savent transmettre les petits et les pauvres. Pour recevoir un tel don, il faut un coeur “simplifié”; or toute personne se simplifie à leur contact..
La paix dans le monde commence par une relation d’égalité, et par la paix en soi-même. C’est l’expérience que je vis personnellement depuis quatre ans en partageant la vie des jeunes hommes de la Fraternité Notre-Dame de l’Étoile. Prenez quatre minutes pour participer à une « expérience de paix » en visitant: http://www.youtube.com/watch?v=BWjFbn0pUjE .
Chacun peut trouver dans son entourage une personne qui vit avec le Syndrome de Down. Il serait important pour notre monde de lui confier la responsabilité de devenir un véritable artisan de paix en lui décernant le Prix du Public pour la Paix.
En savoir plus: http://wikipedia.org/wiki/down_syndrome