À la poursuite de la paix
In Pursuit of Peace
un film de Garry Beitel (2015)
« Les guerres d’aujourd’hui ne se gagnent ni ne se perdent par le sang, mais par la médiation. »
Une découverte : des compatriotes qui agissent sur le terrain pour rétablir la paix, il y en a plus qu’on pense. Garry Beitel, réalisateur canadien et prof de cinéma à l’université McGill, a rencontré des médiateurs actifs au Sud-Soudan, au Népal, au Yémen, en RD Congo, etc. Puisque les conflits surgissent de plus en plus entre civils à propos du territoire, du bétail, de l’eau, les méthodes de règlement non-violentes doivent remplacer les armes. La version française du film figurait au programme des Rencontres internationales du Documentaire de Montréal en novembre 2015. Vivement qu’il soit diffusé en salle!
Bande annonce en français: https://vimeo.com/145203093
http://www.ridm.qc.ca/fr/programmation/films/1008/a-la-poursuite-de-la-paix
http://www.theseniortimes.com/filmmaker-garry-beitel-views-canada-through-a-lens-of-peace/
https://voir.ca/cinema/2015/11/13/a-la-poursuite-de-la-paix-aux-ridm-entrevue-avec-garry-beitel/
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Johan Galtung, acteur de paix depuis 40 ans
Johan Galtung a reçu, en 1987, le Right Livelihood Award, (le Prix Nobel alternatif, créé en 1980 par le Suédois Jakob von Uexküll), pour sa « recherche systématique et multidisciplinaire des conditions qui peuvent mener à la paix ».
En 1993, il a fondé TRANSCEND, un réseau dans le domaine de la paix et du développement, puis de 2003-2007, il a été recteur de l’Université de la paix TRANSCEND qu’il a fondée. Il continue à enseigner dans plusieurs universités à travers le monde.
Pendant plus de quatre décennies, il a été consultant pour des conflits entre Israël-Palestine, Chine-Tibet, les deux Corées, la région du Golfe, l’ex-Yougoslavie et autres régions, ainsi que consultant pour diverses grandes agences de l’ONU.
Pour Johan Galtung, le concept de paix ne renvoie plus seulement à un état de non-guerre, mais à une définition positive (paix positive) qui inclut la recherche de la justice sociale et la lutte contre toute « violence structurelle » qui résulte de la pratique du pouvoir étatique. Il formule le terme de « paix négative » dans les années 60 pour exprimer l’absence de violence physique (de non-guerre). Il définit ensuite le terme de « paix positive » par l’absence de trois formes particulières de violence : physique, culturelle et structurelle, puis progressivement élargit cette notion pour inclure la capacité de faire la paix.
Qui ne voudrait se mettre à son école? Découvrez les ressources que les scientifiques, les artistes, les médiateurs dans les conflits présentent sur le site Transcend International.A Peace Development Environment Network :
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Sakena Yacoobi, la mère de l‘éducation en Afghanistan
Sakena Yacoobi a touché les vies de plus de douze millions de personnes à travers ses efforts inlassables pour faire progresser l‘éducation en Afghanistan. Son travail vient d‘être récompensé par le Sommet mondial pour l’innovation en éducation, qui lui a remis le prix WISE de l’année.
Valoriser les femmes, fonder des écoles, changes des vies… Autant de raisons qui expliquent pourquoi Sakena Yacoobi a reçu ce prix, qui s’accompagne d’un chèque de 500.000 dollars. Fondatrice en 1995 de l’Institut d’apprentissage afghan, elle a consacré sa vie à l‘éducation, en particulier des filles. Elle a donné des cours clandestins sous le régime des talibans. Depuis, elle a ouvert des écoles privées, un hôpital, et même une station de radio.
Le prochain objectif de Sakena est d’ouvrir une université en Afghanistan.
“Beaucoup de petites filles n’ont pas eu ma chance, dit-elle. J’ai eu un père fantastique ; nous avions une relation très spéciale. Aujourd’hui, tout ce que j’ai accompli, je le dédie à mon père. Il voulait que chacun de ses enfants aille à l‘école. Et il ne faisait aucune différence entre les filles et les garçons”, conclut-elle.
http://fr.euronews.com/2015/11/13/sakena-yacoobi-la-mere-de-l-education-en-afghanistan/
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José Mujica
José Mujica qui a été président de la république de l’Uruguay du 1er mars 2010 à 2015, mérite tout mon respect comme homme car il reste toujours fidèle à ses croyances et pendant tout son mandat il n’a jamais changé un iota à sa manière de vivre.
En effet, il a décidé de rester dans son humble demeure de campagne, une maisonnette à l’air défraichie, recouverte d’un toit en tôle qui partage avec sa femme sénatrice et ex-guerrillera comme lui, Lucía Topolansky et Manuela, sa chienne à trois pattes. Pas de personnel, à part de deux gardiens veillaient à sa sécurité durant son mandat. Il a refusé «de jouer au président, sinon il aurait dû avoir trois ou quatre domestiques qui le suiveraient et il n’aurait plus se lever la nuit en caleçon pour aller aux toilettes», et s’il aurait des biens matériels il faudrait qu’il se préoccupe pour qu’on ne lui vole pas.
En étant président souvent on le voyait conduire sa Coccinelle de Volkswagen 1987 pour faire ses commissions et même conduisait des stoppeurs si l’occasion se présentait. Sa simplicité se répète dans ses vêtements: Il pouvait participer à des réunions très importants chaussé des sandales.
Durant son mandat il a donné 90 % de son salaire à des œuvres caritatives, à des organismes d’aide au logement social, il a mis le palais présidentiel sur la liste des lieux d’accueil des sans-abris en cas de saturation des centres d’hébergement en hiver, il a légalisé le mariage homosexuel, l’avortement et le cannabis, il a revu à la baisse les salaires des dirigeants de son parti et ouvre les portes du pays à des gens qui sortent de Guantanamo.
Il prêche l’austerité car en ayant le minimum il est riche, car là il a le temps de se consacrer à des occupations qui le motivent. « C’est ça la vraie liberté. L’austérité. Consommer peu. » Il nous rappelle les grands philosophes Épicure, Sénèque et aussi les indiens Aymara qui affirment : «les pauvres ne sont pas ceux qui ont peu, les pauvres sont ceux qui ont besoin d’infiniment beaucoup et qui désirent toujours plus ».
Avant d’être président il a été guérillero et il a passé plus de 13 ans dans les geôles de la dictature (1973-1985), battu et humilié, mis à l’isolement durant neuf ans, avec pour seule compagnie des insectes, privé même de lecture durant sept ans lui on enseigné à vivre avec le minimum. Il a aussi été victime de torture et son corps criblé de balles.
Il dit: «je ne regrette jamais ce que j’ai vécu, (sinon) je n’aurais jamais autant appris. Et dans la vie, on apprend beaucoup plus de la douleur et des échecs». Il juge toutefois aujourd’hui que «la guerre est un recours barbare, préhistorique. Quelle que soit la cause de la guerre, ce sont toujours les mêmes qui en paient le prix, les plus faibles». «Cela vaut la peine de vivre intensément, tu peux tomber une, deux, trois, vingt fois, mais souviens-toi que tu peux te relever et recommencer. (…) Les battus sont ceux qui cessent de lutter, les morts sont ceux qui ne luttent pas pour vivre», professe-t-il.
Mujica se définit comme « ex-guérillero végétarien » et « un paysan de vocation » dit: « J’ai dû vivre pendant dix ans dans des conditions extrêmes, et quand la nuit j’avais un matelas pour dormir c’était comme avoir gagné à la loterie. Alors j’ai appris à dormir avec rien… »
« Nos mourrons si nous ne sommes pas capables de comprendre ce qui nous attend, a prédit le Président de l’Uruguay, avant d’ajouter que le devoir biologique de l’humanité est de respecter notre vie qui est un miracle. »
http://www.jetdencre.ch/discours-atypique-dun-president-authentique-7242
http://www.liberation.fr/monde/2014/07/11/exclusif-afp-la-vie-extraordinaire-de-jose-mujica-president-d-uruguay_1061828
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article28209
http://www.lepoint.fr/monde/uruguay-mujica-donne-refuge-a-six-prisonniers-de-guantanamo-08-12-2014-1887736_24.php
http://www.lepoint.fr/insolite/uruguay-pris-en-stop-par-le-president-de-la-republique-16-01-2015-1897278_48.php
http://www.gentside.com/jos%E9-mujica/jose-mujica-le-president-le-plus-atypique-du-monde_art66200.html
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Marie-Hélène MATHIEU
J’ai choisi de présenter cette femme inspirante, Marie-Hélène Mathieu, que j’ai eu le bonheur de rencontrer au début des années ’70 à Trosly-Breuil (à l’Arche de Jean Vanier), alors qu’elle venait de réaliser le premier pèlerinage Foi et Lumière à Lourdes. En effet, devant la souffrance de parents avec leurs deux enfants ayant d’un handicap profond et qui s’étaient sentis marginalisés à Lourdes, elle lance avec Jean Vanier un pèlerinage exceptionnel pour des personnes handicapées et leurs familles.
De cette extraordinaire manifestation naîtra le mouvement international Foi et Lumière, une association présente aujourd’hui, avec plus de 1500 communautés, dans 80 pays.
Le déclencheur : en 1962, le « procès de Liège » s’est conclu par l’acquittement de parents ayant donné la mort à leur petite fille très lourdement handicapée. Des scènes de liesse avaient accompagné ce verdict. La violence de l’événement provoque un sursaut dans les sociétés en Belgique et en France.
C’est dans ce contexte qu’en 1963, Marie-Hélène Mathieu fonde l’OCH (Office chrétien des handicapés). La fondation veut soutenir les familles, susciter des réponses à leur détresse, leur apporter une nouvelle espérance par la mise en place d’une permanence d’accueil et d’une aide financière aux associations et établissements chrétiens.
En 1968, en même temps que les conférences rencontres, Marie-Hélène crée Ombres et Lumières, la revue de l’OCH qui s’adresse aux personnes handicapées, à leurs familles, à leur entourage et va connaître un rayonnement inespéré.
Outre l’OCH et Foi et Lumière, Marie-Hélène Mathieu participe à la création de l’association Simon de Cyrène, pour les personnes atteintes d’un traumatisme crânien. Elle est également l’une des fondatrices de Relais Lumière Espérance, qui s’adresse aux proches de personnes malades psychiques ainsi que le Groupe de liaison Saint-Joseph, réunissant deux fois par an une vingtaine d’associations dont le but est de fonder et de soutenir des foyers chrétiens accueillant des adultes handicapés mentaux. Dans le même esprit, le Groupe de travail et de communion Pierre-François Jamet, qu’elle a lancé avec Xavier Le Pichon, permet la rencontre et le soutien d’une trentaine de petites communautés qui accueillent des personnes souffrant d’une fragilité psychique.
Marie-Hélène Mathieu a été nommée par Jean-Paul II membre du Conseil pontifical pour les laïcs (1984-1989) et expert du Saint-Siège au Conseil de l’Europe pour les personnes handicapées. Elle est la première femme à avoir donné une conférence de Carême à Notre-Dame de Paris (1988). Benoit XVI l’a nommée auditrice du synode sur l’Eucharistie (2005).
Marie-Hélène Mathieu est une artisane de Paix sensibilisée aux plus pauvres et à leurs familles: elle laisse des traces de Lumière et de Paix partout où elle passe.
Marie-Hélène Carette
Québec
2015-09-28
Pour aller plus loin:
Zoom… sur Marie-Hélène Mathieu — Foi et Lumière international :
http://www.foietlumiere.org/rubriques/haut/qui-sommes-nous/marie-helene-mathieu
Marie-Hélène Mathieu | OCH :
http://www.och.fr/nous-connaitre/marie-helene-mathieu
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Marie-Sol St-Onge: Femme de courage et de Paix
Marie-Sol, artiste-peintre et mère de deux jeunes enfants, se retrouve amputée aux quatre membres – bras et jambes – depuis l’attaque foudroyante de la bactérie mangeuse de chair qu’elle a traversée en 2012. La vie de Marie-Sol St-Onge et de son conjoint Alin Robert a depuis basculé.
Après un long temps de convalescence, Marie-Sol écrit:
« Amoureux de la vie et parents de deux jeunes enfants, mon conjoint Alin Robert et moi avons choisi de rester positifs et optimistes face à notre avenir. Appuyée par une incroyable solidarité, je me suis lancée à toute allure dans la réadaptation. Maintenant, je marche, je peins avec l’aide de mes prothèses et l’avenir nous est de nouveau prometteur! »
Souvent demandée pour rencontrer des jeunes, elle parle de l’importance d’être en santé et d’avoir des objectifs, ainsi que du rôle de l’esprit positif à travers les épreuves.
Marie-Sol St-Onge a une idée très précise de ce qu’elle souhaite transmettre aux gens qui assistent à ses conférences. « Certainement de croire en ses rêves puis de persévérer. De ne pas se laisser abattre quand arrive une difficulté. »
Et maintenant, en 2015, après avoir publié un livre avec son conjoint, Quand l’Everest nous tombe sur la tête, elle poursuit sa route auprès de sa famille, tout en accordant son gagne-pain comme artiste-peintre à celui de conférencière à l’occasion: on retrouvera sous la rubrique « conférences » de son site web lesillusarts.com, toutes les entrevues qu’elle a accordées à divers publics depuis 2012.
Comme le rappelle souvent Marie-Sol, sans l’amour de son conjoint Alin Robert, elle n’en serait pas là aujourd’hui: ils forment une équipe du tonnerre, et avec leurs deux fils, une famille inspirante.
Marie-Hélène Carette
2015-12-16
Pour aller plus loin avec Marie-Sol St-Onge:
Un témoignage de résilience | ICI.Radio-Canada.ca
L’Everest de Marie-Sol St-Onge et Alin Robert | L’Écho de Trois-Rivières
Conférence | Les Illusarts
http://lesillusarts.com/conference/
Quand l’Everest nous tombe sur la tête | Les Illusarts
http://lesillusarts.com/conference/une-histoire-de-resilience.html
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