Des artisanes et artisans de paix sous toutes les latitudes

 

À la poursuite de la paix
In Pursuit of Peace

un film de Garry Beitel (2015)

« Les guerres d’aujourd’hui ne se gagnent ni ne se perdent par le sang, mais par la médiation. »

garry-beitelUne découverte : des compatriotes qui agissent sur le terrain pour rétablir la paix, il y en a plus qu’on pense. Garry Beitel, réalisateur canadien et prof de cinéma à l’université McGill, a rencontré des médiateurs actifs au Sud-Soudan, au Népal, au Yémen, en RD Congo, etc. Puisque les conflits surgissent de plus en plus entre civils à propos du territoire, du bétail, de l’eau, les méthodes de règlement non-violentes doivent remplacer les armes. La version française du film figurait au programme des Rencontres internationales du Documentaire de Montréal en novembre 2015. Vivement qu’il soit diffusé en salle!

Bande annonce en français: https://vimeo.com/145203093
http://www.ridm.qc.ca/fr/programmation/films/1008/a-la-poursuite-de-la-paix
http://www.theseniortimes.com/filmmaker-garry-beitel-views-canada-through-a-lens-of-peace/
https://voir.ca/cinema/2015/11/13/a-la-poursuite-de-la-paix-aux-ridm-entrevue-avec-garry-beitel/

Johan Galtung, acteur de paix depuis 40 ans

TranscendJohan Galtung a reçu, en 1987, le Right Livelihood Award, (le Prix Nobel alternatif, créé en 1980 par le Suédois Jakob von Uexküll), pour sa « recherche systématique et multidisciplinaire des conditions qui peuvent mener à la paix ».

En 1993, il a fondé TRANSCEND, un réseau dans le domaine de la paix et du développement, puis de 2003-2007, il a été recteur de l’Université de la paix TRANSCEND qu’il a fondée. Il continue à enseigner dans plusieurs universités à travers le monde.

Pendant plus de quatre décennies, il a été consultant pour des conflits entre Israël-Palestine, Chine-Tibet, les deux Corées, la région du Golfe, l’ex-Yougoslavie et autres régions, ainsi que consultant pour diverses grandes agences de l’ONU.

Pour Johan Galtung, le concept de paix ne renvoie plus seulement à un état de non-guerre, mais à une définition positive (paix positive) qui inclut la recherche de la justice sociale et la lutte contre toute « violence structurelle » qui résulte de la pratique du pouvoir étatique. Il formule le terme de « paix négative » dans les années 60 pour exprimer l’absence de violence physique (de non-guerre). Il définit ensuite le terme de « paix positive » par l’absence de trois formes particulières de violence : physique, culturelle et structurelle, puis progressivement élargit cette notion pour inclure la capacité de faire la paix.

Qui ne voudrait se mettre à son école? Découvrez les ressources que les scientifiques, les artistes, les médiateurs dans les conflits présentent sur le site Transcend International.A Peace Development Environment Network :

https://www.transcend.org/

Sakena Yacoobi, la mère de l‘éducation en Afghanistan

CS-GVH0VAAQGPtdSakena Yacoobi a touché les vies de plus de douze millions de personnes à travers ses efforts inlassables pour faire progresser l‘éducation en Afghanistan. Son travail vient d‘être récompensé par le Sommet mondial pour l’innovation en éducation, qui lui a remis le prix WISE de l’année.

Valoriser les femmes, fonder des écoles, changes des vies… Autant de raisons qui expliquent pourquoi Sakena Yacoobi a reçu ce prix, qui s’accompagne d’un chèque de 500.000 dollars. Fondatrice en 1995 de l’Institut d’apprentissage afghan, elle a consacré sa vie à l‘éducation, en particulier des filles. Elle a donné des cours clandestins sous le régime des talibans. Depuis, elle a ouvert des écoles privées, un hôpital, et même une station de radio.

Le prochain objectif de Sakena est d’ouvrir une université en Afghanistan.
“Beaucoup de petites filles n’ont pas eu ma chance, dit-elle. J’ai eu un père fantastique ; nous avions une relation très spéciale. Aujourd’hui, tout ce que j’ai accompli, je le dédie à mon père. Il voulait que chacun de ses enfants aille à l‘école. Et il ne faisait aucune différence entre les filles et les garçons”, conclut-elle.

http://fr.euronews.com/2015/11/13/sakena-yacoobi-la-mere-de-l-education-en-afghanistan/

José Mujica

5908JosC3A9-PepE-MujicaJosé Mujica qui a été président de la république de l’Uruguay du 1er mars 2010 à 2015, mérite tout mon respect comme homme car il reste toujours fidèle à ses croyances et pendant tout son mandat il n’a jamais changé un iota à sa manière de vivre.

En effet, il a décidé de rester dans son humble demeure de campagne, une maisonnette à l’air défrai­chie, recouverte d’un toit en tôle qui partage avec sa femme sénatrice et ex-guerrillera comme lui, Lucía Topolansky et Manuela, sa chienne à trois pattes. Pas de personnel, à part de deux gardiens veillaient à sa sécurité durant son mandat. Il a refusé «de jouer au président, sinon il aurait dû avoir trois ou quatre domestiques qui le suiveraient et il n’aurait plus se lever la nuit en caleçon pour aller aux toilettes», et s’il aurait des biens matériels il faudrait qu’il se préoccupe pour qu’on ne lui vole pas.

En étant président souvent on le voyait conduire sa Coccinelle de Volkswagen 1987 pour faire ses commissions et même conduisait des stoppeurs si l’occasion se présentait. Sa simplicité se répète dans ses vêtements: Il pouvait participer à des réunions très importants chaussé des sandales.

Durant son mandat il a donné 90 % de son salaire à des œuvres caritatives, à des organismes d’aide au logement social, il a mis le palais pré­si­den­tiel sur la liste des lieux d’accueil des sans-abris en cas de saturation des centres d’hébergement en hiver, il a léga­lisé le mariage homo­sexuel, l’avortement et le can­na­bis, il a revu à la baisse les salaires des dirigeants de son parti et ouvre les portes du pays à des gens qui sortent de Guantanamo.

Il prêche l’austerité car en ayant le minimum il est riche, car là il a le temps de se consacrer à des occupations qui le motivent. « C’est ça la vraie liberté. L’austérité. Consom­mer peu. » Il nous rappelle les grands philosophes Épicure, Sénèque et aussi les indiens  Aymara qui affirment :  «les pauvres ne sont pas ceux qui ont peu, les pauvres sont ceux qui ont besoin d’infiniment beaucoup et qui désirent toujours plus ».

Avant d’être président il a été guérillero et il a passé plus de 13 ans dans les geôles de la dictature (1973-1985), battu et humilié, mis à l’isolement durant neuf ans, avec pour seule compagnie des insectes, privé même de lecture durant sept ans lui on enseigné à vivre avec le minimum. Il a aussi été victime de tor­ture et son corps cri­blé de balles.

Il dit: «je ne regrette jamais ce que j’ai vécu, (sinon) je n’aurais jamais autant appris. Et dans la vie, on apprend beaucoup plus de la douleur et des échecs». Il juge toutefois aujourd’hui que «la guerre est un recours barbare, préhistorique. Quelle que soit la cause de la guerre, ce sont toujours les mêmes qui en paient le prix, les plus faibles». «Cela vaut la peine de vivre intensément, tu peux tomber une, deux, trois, vingt fois, mais souviens-toi que tu peux te relever et recommencer. (…) Les battus sont ceux qui cessent de lutter, les morts sont ceux qui ne luttent pas pour vivre», professe-t-il.

Mujica se définit comme « ex-guérillero végétarien » et « un paysan de vocation » dit: « J’ai dû vivre pendant dix ans dans des conditions extrêmes, et quand la nuit j’avais un matelas pour dormir c’était comme avoir gagné à la loterie. Alors j’ai appris à dormir avec rien… »

« Nos mourrons si nous ne sommes pas capables de comprendre ce qui nous attend, a prédit le Président de l’Uruguay, avant d’ajouter que le devoir biologique de l’humanité est de respecter notre vie qui est un miracle. »

http://www.jetdencre.ch/discours-atypique-dun-president-authentique-7242
http://www.liberation.fr/monde/2014/07/11/exclusif-afp-la-vie-extraordinaire-de-jose-mujica-president-d-uruguay_1061828
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article28209
http://www.lepoint.fr/monde/uruguay-mujica-donne-refuge-a-six-prisonniers-de-guantanamo-08-12-2014-1887736_24.php
http://www.lepoint.fr/insolite/uruguay-pris-en-stop-par-le-president-de-la-republique-16-01-2015-1897278_48.php
http://www.gentside.com/jos%E9-mujica/jose-mujica-le-president-le-plus-atypique-du-monde_art66200.html

Marie-Hélène MATHIEU

MH Mathieu 2J’ai choisi de présenter cette femme inspirante, Marie-Hélène Mathieu, que j’ai eu le bonheur de rencontrer au début des années ’70 à Trosly-Breuil (à l’Arche de Jean Vanier), alors qu’elle venait de réaliser le premier pèlerinage Foi et Lumière à Lourdes. En effet, devant la souffrance de parents avec leurs deux enfants ayant d’un handicap profond et qui s’étaient sentis marginalisés à Lourdes, elle lance avec Jean Vanier un pèlerinage exceptionnel pour des personnes handicapées et leurs familles. 

De cette extraordinaire manifestation naîtra le mouvement international Foi et Lumière, une association présente aujourd’hui, avec plus de 1500 communautés, dans 80 pays.

Le déclencheur : en 1962, le « procès de Liège » s’est conclu par l’acquittement de parents ayant donné la mort à leur petite fille très lourdement handicapée. Des scènes de liesse avaient accompagné ce verdict. La violence de l’événement provoque un sursaut dans les sociétés en Belgique et en France.

C’est dans ce contexte qu’en 1963, Marie-Hélène Mathieu fonde l’OCH (Office chrétien des handicapés). La fondation veut soutenir les familles, susciter des réponses à leur détresse, leur apporter une nouvelle espérance par la mise en place d’une permanence d’accueil et d’une aide financière aux associations et établissements chrétiens.

En 1968, en même temps que les conférences rencontres, Marie-Hélène crée Ombres et Lumières, la revue de l’OCH qui s’adresse aux personnes handicapées, à leurs familles, à leur entourage et va connaître un rayonnement inespéré.

Outre l’OCH et Foi et Lumière, Marie-Hélène Mathieu participe à la création de l’association Simon de Cyrène, pour les personnes atteintes d’un traumatisme crânien. Elle est également l’une des fondatrices de Relais Lumière Espérance, qui s’adresse aux proches de personnes malades psychiques ainsi que le Groupe de liaison Saint-Joseph, réunissant deux fois par an une vingtaine d’associations dont le but est de fonder et de soutenir des foyers chrétiens accueillant des adultes handicapés mentaux. Dans le même esprit, le Groupe de travail et de communion Pierre-François Jamet, qu’elle a lancé avec Xavier Le Pichon, permet la rencontre et le soutien d’une trentaine de petites communautés qui accueillent des personnes souffrant d’une fragilité psychique.

Marie-Hélène Mathieu a été nommée par Jean-Paul II membre du Conseil pontifical pour les laïcs (1984-1989) et expert du Saint-Siège au Conseil de l’Europe pour les personnes handicapées. Elle est la première femme à avoir donné une conférence de Carême à Notre-Dame de Paris (1988). Benoit XVI l’a nommée auditrice du synode sur l’Eucharistie (2005).

Marie-Hélène Mathieu est une artisane de Paix sensibilisée aux plus pauvres et à leurs familles: elle laisse des traces de Lumière et de Paix partout où elle passe.

Marie-Hélène Carette
Québec
2015-09-28

Pour aller plus loin:

http://www.la-croix.com/Archives/2006-12-23/Dossier.-Marie-Helene-Mathieu-la-voix-des-plus-faibles-_NP_-2006-12-23-279839/(CRX_ARTICLE_ACCESS)/ACCESS_CONTENT/

Zoom… sur Marie-Hélène Mathieu — Foi et Lumière international :

http://www.foietlumiere.org/rubriques/haut/qui-sommes-nous/marie-helene-mathieu

Marie-Hélène Mathieu | OCH :

http://www.och.fr/nous-connaitre/marie-helene-mathieu

Marie-Sol St-Onge: Femme de courage et de Paix

MarieStOngeMarie-Sol,  artiste-peintre et mère de deux jeunes enfants, se retrouve amputée aux quatre membres – bras et jambes – depuis l’attaque foudroyante de la bactérie mangeuse de chair qu’elle a traversée en 2012. La vie de Marie-Sol St-Onge et de son conjoint Alin Robert a depuis basculé.

Après un long temps de convalescence, Marie-Sol écrit:

« Amoureux de la vie et parents de deux jeunes enfants, mon conjoint Alin Robert et moi avons choisi de rester positifs et optimistes face à notre avenir. Appuyée par une incroyable solidarité, je me suis lancée à toute allure dans la réadaptation. Maintenant, je marche, je peins avec l’aide de mes prothèses et l’avenir nous est de nouveau prometteur! »

Souvent demandée pour rencontrer des jeunes, elle parle de l’importance d’être en santé et d’avoir des objectifs, ainsi que du rôle de l’esprit positif à travers les épreuves.

Marie-Sol St-Onge a une idée très précise de ce qu’elle souhaite transmettre aux gens qui assistent à ses conférences. « Certainement de croire en ses rêves puis de persévérer. De ne pas se laisser abattre quand arrive une difficulté. »

Et maintenant, en 2015, après avoir publié un livre avec son conjoint, Quand l’Everest nous tombe sur la tête, elle poursuit sa route auprès de sa famille, tout en accordant son gagne-pain comme  artiste-peintre à celui de conférencière à l’occasion: on retrouvera sous la rubrique « conférences » de son site web lesillusarts.com, toutes les entrevues qu’elle a accordées à divers publics depuis 2012.

Comme le rappelle souvent Marie-Sol, sans l’amour de son conjoint Alin Robert, elle n’en serait pas là aujourd’hui: ils forment une équipe du tonnerre, et avec leurs deux fils, une famille inspirante.

Marie-Hélène Carette

2015-12-16

Pour aller plus loin avec Marie-Sol St-Onge:

Un témoignage de résilience | ICI.Radio-Canada.ca

http://m.radio-canada.ca/regions/mauricie/2014/06/13/007-conference-marie-sol-st-onge-technologistes-medicaux.shtml

L’Everest de Marie-Sol St-Onge et Alin Robert | L’Écho de Trois-Rivières

http://www.lechodetroisrivieres.ca/actualites/arts-et-divertissements/182296/leverest-de-marie-sol-st-onge-et-alin-robert

Conférence | Les Illusarts
http://lesillusarts.com/conference/

Quand l’Everest nous tombe sur la tête | Les Illusarts
http://lesillusarts.com/conference/une-histoire-de-resilience.html

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Encourageons les initiatives pour la paix!

Écrire sur le site quelques mots à propos de l’initiative sous forme de commentaire au bas de la page ou envoyez votre message à :
contact@prixpublicpaix.org..

Les initiatives qui recevront  suffisamment d’appuis, sous forme de commentaires (totalisant une centaine de lignes de texte), seront automatiquement nominées  au Prix du Public pour la Paix (Lire les détails).

https://prixpublicpaix.org/

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Des initiatives d’entraide et de soutien aux réfugiés et aux migrants, victimes des conflits

 

À la défense des droits humains au Mexique

P. AlejandroPère Alejandro Solalinde, défenseur des droits humains des personnes réfugiées et migrantes, habite dans l’auberge « Hermanos en el camino » (Frères sur le chemin) pour les personnes migrantes qui traversent le Mexique.

Chaque année, des milliers de migrants sans papiers traversent le Mexique pour se rendre aux États-Unis. Des milliers d’entre eux échoueront, victimes d’enlèvements, de violences, y compris sexuelles, d’extorsion de fonds, commis le plus souvent par des bandes criminelles.

Malgré les nombreuses menaces de mort qu’il a reçues, ce prêtre catholique âgé de plus de 65 ans élève la voix quotidiennement pour dénoncer toutes les atrocités que subissent les personnes migrantes jour après jour dans son pays, mais son travail ne s’arrête pas là-dessus, car il dénonce aussi d’autres injustices : les disparitions au Mexique, les liens du gouvernement avec le crime organisé, les violations dont les femmes sont victimes, etc.

http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Refugies-et-migrants/Actualites/Mexique-Alejandro-Solalinde-1285/ présente une courte biographie du P. Alejandro

«Las Patronas»: ces Mexicaines qui redonnent espoir aux sans-papiers

Patronas-02Connues et redoutées pour leur assistance aux migrants qui traversent le Mexique en route vers les États-Unis, 14 femmes se sont donné pour mission de leur offrir un peu de nourriture au passage du train qu’on appelle le train « La Bête » ou « Train de la mort ». Leur action depuis le petit village de Veracruz est mieux connue grâce à la réalisatrice française Aude Chevalier-Beaumel, auteure du court-métrage «Protégeme» sur le quotidien de ces Mexicaines.

Depuis 1995, ces Patronas « collectent chaque jour des aliments auprès des organisations, des supermarchés, des particuliers, ou des commerçants. Elles passent des heures à verser de l’eau dans des bouteilles d’eau recyclées ainsi qu’à cuisiner du riz aux légumes, qu’elles répartiront ensuite dans des petits sachets en plastiques individuels. Dès qu’elles entendent le train s’approcher, les Patronas se dirigent alors rapidement vers la voie. S’ensuit alors un lancer maîtrisé de sachets et de bouteilles d’eau destinés aux sans-papiers qui les attrapent au vol.

Un couple maintenant octogénaire est à l’origine de cette initiative. Leurs filles aidées des cousines et des voisines ont pris le relais. Qu’est-ce qui les tient en haleine? La réalisatrice explique ainsi leur persévérance : « La plupart ont perdu leur mari. Ils sont morts ou sont partis… En se regroupant et en venant en aide aux migrants elles surpassent leurs problèmes personnels ».

En savoir plus sur http://www.jolpress.com/las-patronas-mexique-femmes-espoir-migrants-sans-papiers-article-823055.html#kAJ2UWjMdTuo2PYe.99/ offre une vidéo en espagnol.

Maya ROSTAM

RostamMaya_paixMaya Rostam, enfant réfugiée (Syrie), est découverte dans les ateliers de photo que le photographe iranien Reza a décidé de créer en visitant le camp de réfugiés de Kawergosk. « J’ai toujours communiqué par l’image et les mots, ce mélange nous aide à mieux comprendre ces valeurs humaines que nous partageons. Pour cette exposition RÊVE D’HUMANITÉ (Paris, octobre 2015), j’ai voulu mettre en avant sept mots qui font partie des valeurs de notre Humanité, en voici un. »

Les camps de réfugiés, c’est un « pays » que le photographe iranien connaît. C’est une souffrance qu’il a croisée à de nombreuses reprises, et qu’il photographie depuis longtemps…

Si Reza sait capter si précisément le désespoir des hommes, c’est peut-être parce qu’il a lui-même vécu la blessure de l’exil dans sa propre chair. Depuis qu’il a dû quitter l’Iran en 1981, Reza photographie inlassablement les guerres et les souffrances qu’elles engendrent. Celui qui est devenu l’un des reporters-photographes les plus reconnus sur la scène internationale témoigne depuis plus de trente-cinq ans de la situation des réfugiés à travers le monde. Son travail photographique, et son engagement humanitaire, ont été distingués à maintes reprises.

Dans ce camp tout juste installé, Reza est venu avec une idée : celle d’initier des enfants à la photographie. Il a donc organisé un atelier itinérant, tout en arpentant les allées du camp de Kawergosk pour son portfolio.

Récit du photographe Reza à propos de Maya Rostam: Les chaussures gelées de Maya

« Elle est là, devant la tente.
Elle impose de sa patiente et silencieuse présence. La nouvelle est arrivée à elle. Au deuxième jour des cours de photographies, je la remarque. C’est la première arrivée. Elle observe, écoute, à l’écart du petit groupe des dix jeunes élèves. Pendant deux jours, Maya Rostam, 12 ans, ne nous quitte pas. C’est la dernière partie en fin de journée, quand la nuit froide tombe sur le camp et que tout le monde s’en va retrouver le semblant d’un foyer sous une tente, les uns blottis contre les autres.

À la fin du deuxième jour, je m’approche d’elle et l’interroge sur sa présence, sur sa constance. Elle raconte, les bruits de la guerre, la longue route brûlante de l’exode, le soleil qui tance les rescapés, la fatigue de la fuite.

Et puis, le camp, ses tentes alignées, et le répit quand les siens croient encore à une nouvelle vie. Les jours passent, et les mois aussi. Un immense sentiment d’ennui l’envahit chaque jour, le sentiment d’étouffer dans ce qui n’est qu’une survie.
Je lui demande le pourquoi de sa présence, et sa réponse me rappelle les raisons qui m’ont poussé, alors enfant de Tabriz, à la photographie. Maya Rostam dit :

Je veux apprendre la photographie parce que je crois que comme ça, tout le monde pourra voir ce que je sens, et ce nous vivons.

Alors, je vais acheter d’autres appareils pour agrandir le cours, car comme Maya, d’autres nous suivent avec la même ardeur. Et le soir venu, elle part avec un appareil. Sa mission ? Photographier la nuit. J’ajoute que je verrai ses images et que si elles sont bonnes, elle intègrera le cours.

Maya serre comme un trésor son appareil et court dans la nuit, au milieu des rangées de tentes, sans que l’on ait eu le temps de noter toutes les informations la concernant. Mais le lendemain matin, Maya n’est pas là. Je m’inquiète, me renseigne. Personne ne connaît sa tente. Je reste confiant.

Le cours a commencé. Maya apparaît, s’avance timidement, gênée, terriblement gênée.

RostamMaya_chaussures gelées_RezaJe l’interroge sur son retard. Elle ne dit mot et baisse la tête. Je suis accaparé par d’autres élèves, mais je répète la question : pourquoi es-tu en retard ? Sans un mot, elle tend son appareil vers moi et me montre cette photographie. Elle ajoute d’une voix presqu’inaudible : ’mes chaussures étaient gelées. J’ai dû attendre pour les mettre’.

Je n’ai jamais été autant bouleversé devant la force symbolique d’une image.

Aujourd’hui, Maya Rostam, 12 ans, enfant réfugiée syrienne dans le camp de Kawargosk en Irak, est une des meilleures élèves. Elle est devenue le visual story teller de sa propre histoire. »

Nomination proposée par

Marie-Hélène Carette
Québec
2015-10-02

Pour aller plus loin:

Découvrez l’exploration de Reza dans l’émission « Œil pour Œil » qui lui a été consacrée : http://info.arte.tv/fr/loeil-de-reza-photographe#sthash.35wZMwTv.dpuf

Les ateliers Reza existent à cause de l’histoire de Maya, 9 ans :

https://fr-fr.facebook.com/Rezaphotojournalist/photos/a.340882925986904.76241.331978343544029/572817156126812/?typé/

Voix d’exil: les enfants photographes du camp de réfugiés de Kawergosk : http://www.bfmtv.com/diaporama/voix-d-exil-les-enfants-photographes-du-camp-de-refugies-de-kawergosk-2565/raconter-le s-photos-11/

L’atelier photo des enfants de Kawergosk | ARTE Info :
http://info.arte.tv/fr/latelier-photo-des-enfants-de-kawergosk

http://info.arte.tv/fr/loeil-de-reza-photographe#sthash.35wZMwTv.dpuf

Rêve d’Humanité, une fresque photographique de Reza avec Ali Bin Thalith et des enfants réfugiés syriens : http://www.paris.fr/actualites/reza-expose-son-reve-d-humanite-sur-les-quais-de-seine-2827

Personnes handicapées en action
dans les camps de réfugiés

iraq_dohuk_sdr_domiz_2_007_1280x720Imaginez un réseau de seize réfugiés qui participe activement à la mise en œuvre d’activités d’entraide et de sensibilisation dans les camps de réfugiés syriens au Kurdistan où se trouvent des personnes handicapées. Celles-ci manquent de secours, risquent d’être délaissées. Il s’agit de soutenir leur capacité à exprimer leurs besoins et à jouer un rôle actif dans l’identification des besoins et le repérage des services d’aide humanitaire.

Le projet « Renforcement des capacités des personnes handicapées et blessées au sein de la population syrienne affectée par la crise » a été lancé par Handicap international en 2013. L’Initiative vise à faire émerger au sein de la population syrienne réfugiée dans les pays voisins de la Syrie, des représentants, groupes informels ou individus, œuvrant pour le respect et la promotion des droits des personnes handicapées, mais aussi, pour une prise en charge adaptée des personnes handicapées et blessées au sein des services d’aide internationale et locale.

http://www.handicap-international.fr/actualites/nous-faisons-entendre-voix-plus-vulnerables

Fêter Noël avec des réfugiés en Jordanie

151216_cr0e0_famille-mclean_sn635Une famille de l’arrondissement Lennoxville de Sherbrooke se prépare à vivre un Noël dont elle se souviendra longtemps. Les McLean quitteront le Canada jeudi pour se rendre à Amman, en Jordanie où ils iront passer le temps des Fêtes avec une famille de réfugiés irakiens qu’ils souhaitent parrainer.

Avec l’organisme Canadian Global Response, les McLean fêteront Noël avec des réfugiés privés de travail, dont les enfants ne peuvent aller à l’école.

Ce n’est pas la première fois que la famille de Sherbrooke se rend à l’étranger à Noël pour donner à des moins bien nantis. Ils sont déjà allés en Haïti, au Rwanda et au Népal. Des expériences inoubliables, comme ce 25 décembre passé dans un bidonville de Kingston en Jamaïque.

« Ç’a été notre meilleur voyage. On a décidé de le faire encore cette année. Pas de Noël, pas de cadeau pour nous. Nous donnerons notre Noël à cette famille. C’est une richesse que tu ne peux pas obtenir d’une autre façon. » — Paul McLean
151216_mf54g_famille-barbar4_sn635Si la famille McLean se rend en Jordanie avec des cadeaux dans ses bagages, elle espère revenir avec une autre famille à ses côtés, la famille Barbar, parrainée depuis août dernier par l’église Hope Community.

Des réfugiés oublient la guerre, le temps de fêter Noël

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Le père Noël a devancé sa distribution de cadeaux de Noël afin de souhaiter la bienvenue
à une soixantaine de réfugiés syriens et irakiens, à Montréal.

Ils ont fui leur pays avec seulement quelques papiers en poche, ils ont vécu dans des camps et ils ont le coeur gros d’avoir laissé de la famille derrière. Mais samedi soir, une soixantaine de réfugiés syriens et irakiens ont laissé leurs soucis à la maison le temps de fêter Noël.

Les comédiens Chadi Alhelou et Stéphane Brulotte, fondateurs de l’organisme Je veux jouer, étaient tout sourire. Ce sont eux qui ont organisé cette soirée pour souhaiter la bienvenue aux réfugiés. Même le père Noël s’était déplacé pour l’occasion.

« Par le jeu, on veut aider les enfants à oublier la guerre », affirme Stéphane Brulotte.

Le coeur était effectivement à la fête et personne n’avait spécialement envie de ressasser les traumatismes de la guerre ou de parler des défis que peut représenter la vie dans un nouveau pays.

La Fondation Je veux jouer recueillait aussi des vêtements et des dons en argent. Une deuxième fête aura lieu le 13 février 2016 afin d’accueillir les prochaines familles. Samar, Sarah et Jamil ainsi que la Fondation Je veux jouer continuent de récolter les jouets et les dons en argent.

http://www.lapresse.ca/actualites/201512/20/01-4933073-des-refugies-oublient-la-guerre-le-temps-de-feter-noel.php

On loue des logements.
Peut-on en louer un à une famille de réfugiés?

Comme beaucoup d’entre vous, la Coop Le 400 Riel s’est sentie interpellée par le sort des Syriens. Le Conseil d’administration a décidé de consulter les membres, en Assemblée générale, pour solliciter les idées.

CoopAlors, on en a discuté ce matin pour savoir comment notre communauté pouvait aider. Et on a demandé à un voisin de témoigner de son vécu, en tant qu’ancien réfugié de l’Est de l’Europe. Et deux autres voisins ont parlé à leur tour de leur vécu. On pouvait entendre une mouche voler tant c’était le silence, tant nous étions attentifs. Ce fut un moment émouvant, franchement.
«Depuis des siècles, c’est la guerre dans mon pays. Il n’y a pas une génération depuis 500 ans, qui n’a pas connu la guerre dans mon pays. Tout le monde a des proches morts tués par la guerre chez moi. J’étais avocat, je gagnais bien ma vie et en 48 heures, j’ai tout perdu; je devais décider si je devenais soldat ou réfugié.»
La Syrie est détruite par la guerre, au coeur d’un conflit qui implique la Russie, l’occident, le régime syrien lui-même et des rebelles. Les civils tentent de s’en sortir autant que faire se peut.
Alors, la Coop va se retrousser les manches et on va rendre un logement disponible pour une famille de réfugiés. Et on va réagir en communauté pour permettre à une famille de vivre dans la paix, dans l’entraide, et avec de l’intimité, pour se remettre de leur terrible épreuve.
Nos principes coopératifs, on va les appliquer. Et on en était tous très fiers ce matin.

https://www.facebook.com/raphael.dery.9

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Encourageons les initiatives pour la paix!

Écrire sur le site quelques mots à propos de l’initiative sous forme de commentaire au bas de la page ou envoyez votre message à :
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https://prixpublicpaix.org/