Une initiative créée en 2006 à Barranquilla, Colombie, dont l’objectif est de contribuer à la construction de la mémoire sociale et de générer des actions de réconciliation et de paix à travers des éléments symboliques et artistiques.

Le monument, une initiative de la Red Sur de Barranquilla (Réseau Sud Barranquilla), est installé dans différents lieux publics de la ville. Il offre une représentation théâtrale à des dates importantes et lors d’événements commémoratifs tels que la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre, ou le 9 avril, Journée nationale de la mémoire et de la solidarité avec les victimes, auxquels divers publics sont invités. La mise en scène est composée de plusieurs moments ayant chacun leur but:

Pour la dignité: installation de chaises blanches, dossiers habillés en noir, qui forment une demi-lune; également des parapluies noirs et blancs avec le slogan NUNCA MAS (Plus jamais). L’installation s’ouvre comme un symbole et une représentation des familles victimes de violences.

Le deuil: ensuite, un drapeau colombien de 155 mètres de long est placé au sol avec 250 plaques en bois affichant un nom, une date, un lieu et un événement violent, similaires à celles des salons funéraires. Certaines plaques restent en blanc pour ceux qui souhaitent écrire le nom d’un parent ou d’une victime de violence connue.

Pour la mémoire: une fois toutes les plaques installées, le monument sera accompagné des bougies et fleurs colorées comme symboles de résilience, de deuil et d’absence.

Proclamation pour la vie: ensuite, une histoire est racontée collectivement par trois acteurs en scène qui expriment à haute voix l’importance de la valeur de la vie et la nécessité de défendre et respecter les droits humains ainsi que l’urgence de construire un pays viable.

Plus jamais: pour fermer la place, une bannière avec l’exclamation NUNCA MAS (plus jamais) est mise en arrière-plan pour exiger que tous les actes de victimisation rendus visibles ne soient plus répétés dans le pays.

Résilience: acte symbolique final où apparaissent des papillons en papier de différentes couleurs qui sont livrés au public comme symboles de transformation, de renaissance et de vœux pour de nouveaux scénarios de respect et d’appréciation de la vie.

Les spectateurs et les organisations reconnaissent que la réalisation de ce monument leur a procuré plusieurs gains: perdre la peur de parler, documenter les cas, exiger justice, prendre conscience de leur droit à la réparation, se reconnaître comme victimes, clarifier les faits et établir des liens de solidarité avec les organisations pour la défense de leurs droits. Il a également contribué au processus de guérison individuelle et familiale.

La crise causée par le COVID-19 est si grave qu’elle a minimisé les meurtres d’hommes et de femmes leaders sociaux et défenseurs des droits humains. Dans ce contexte, l’installation de ce Monument comme cadre de réflexion, de participation, de sensibilisation pour la défense des droits humains et la protection des leaders sociaux sur leurs territoires, contribue à la construction de la mémoire en plus de stimuler les pratiques artistiques et culturelles communautaires.

Pour en savoir plus visitez (en espagnol) : http://hacemosmemoria.org/2020/12/03/el-monumento-por-la-dignidad-mas-de-una-decada-rescatando-la-memoria-en-barranquilla/

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